Vétérinaire retraité, avez-vous conservé un lien avec le métier ? - La Semaine Vétérinaire n° 1702 du 13/01/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1702 du 13/01/2017

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Auteur(s) : SERGE TROUILLET 

AUCUN, ET SANS TRANSITION

J’étais installé à Marcq-en-Barœul, dans le Nord, lorsque j’ai pris ma retraite. J’ai alors traversé la frontière, 20 kilomètres plus loin, pour reprendre la maison de mes grands-parents, en Belgique. Et j’ai coupé net le cordon avec le métier. Je me suis même volontairement un peu coupé du monde, en refusant l’intrusion d’Internet dans ma vie. Je me suis recentré sur une activité cérébrale, en m’abandonnant aux passions que je n’avais jamais pu encore assouvir ou qui sont nées de mon inactivité professionnelle : la philosophie, l’histoire grecque ancienne, la musique classique ; ce qui ne m’empêche pas de jardiner, de cuisiner, de faire les courses à vélo. Je suis en effet devenu très écologiste. Moi qui ai sillonné le monde dans tous les sens, qui ai visité 84 pays, dont certains sont aujourd’hui des théâtres de guerre ou des champs de ruines, j’en ai eu assez des aéroports surchargés, des avions dans lesquels on est tassés comme des sardines, des contrôles de sécurité interminables : je ne veux plus contribuer à polluer la planète. Bref, j’essaie de suivre les règles de vie d’Épicure et de Lucrèce : la recherche d’un bonheur paisible, en harmonie avec moi-même, avec les autres et avec la nature.

françois-xavier hicart

DEUX MISSIONS, SANS LENDEMAIN

Lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai entrepris à grande échelle ce que je ne pouvais faire auparavant que pendant mes vacances : voyager, et à vélo. J’avais déjà rejoint Pékin, en 2008, pour les Jeux paralympiques, où j’ai pu voir mon ami Stéphane Houdet, un ex-vétérinaire qui a remporté cette année-là, sous mes yeux, la médaille d’or du double messieurs. Je parcours donc le monde pendant six à sept mois par an. L’Afrique, du Nord au Sud, puis l’Amérique, de l’Alaska au Costa-Rica, à chaque fois avec un ami ; la traversée du Mexique, pendant un mois avec mon fils, etc. Depuis deux ans, j’ai un peu ralenti en fréquence, mais je ne pars plus sans ma femme. Chaque début d’année, nous nous rendons en Australie, où vit un de mes quatre enfants (une autre vient de terminer un tour du monde en sac à dos), et nous en profitons pour agrémenter notre voyage d’une petite excursion à vélo : cette année, de Hanoï à Saigon (Hô-Chi-Minh-Ville) ; à partir du 30 décembre prochain, en Thaïlande. J’ai rompu avec mon métier, même si je m’extasie toujours quand je passe devant un champ avec des vaches. J’avais quand même accepté deux missions, au début de ma retraite, pour former des jeunes vétérinaires dans une université privée. Sans doute parce que c’était au Cameroun.

marc wuyts

ENCORE UN GROS MI-TEMPS

Depuis que j’ai quitté mon métier de praticien canin à Yerres, dans l’Essonne, pour prendre ma retraite il y a cinq ans, je suis resté actif au sein de la profession. J’ai conservé mes responsabilités syndicales au sein du SRVP, le Syndicat des vétérinaires de la région Paris-Île-de-France, dont je suis le secrétaire général, et je suis délégué du SNVEL, le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral. J’ai en effet prolongé mon activité libérale à Résovet, un groupement d’intérêt économique dont le SNVEL est l’initiateur, qui se donne pour objectif d’aider les confrères dans la gestion de leur cabinet. M’étant toujours occupé de gestion, par goût, je continue à faire des estimations de clientèle pour les confrères. Depuis une dizaine d’années, j’en ai réalisé 1 300, sachant qu’il y a environ 6 000 cabinets ou cliniques vétérinaires en France. Je travaille sur dossier et cette activité libérale représente aujourd’hui encore pour moi un gros mi-temps. J’ai repris les principes de base qu’avait édictés avant moi René Bailly, le créateur du SNVEL, lorsqu’il avait commencé ces estimations en 1992. Cela maintient un lien important avec la profession, même si je songe désormais à ralentir un peu le rythme. Place aux jeunes.

philippe mélon
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