Le CNITV fête ses 40 ans en rendant hommage à Guy Lorgue, son fondateur

Désormais, une plaque portant le nom d’Espace Guy-Lorgue ornera les locaux du Centre national d’informations toxicologiques vétérinaires (CNITV). Elle a été inaugurée en l’honneur du professeur de pharmacie et de toxicologie Guy Lorgue, après les nombreux témoignages de confrères et consœurs en sa mémoire, rappelant son implication professionnelle et ses qualités humaines. Son côté visionnaire concernant la toxicologie des animaux, la pharmacovigilance et l’action des médicaments vétérinaires et des produits chimiques sur l’environnement et la santé publique, sujets devenus d’actualité 40 ans plus tard, a notamment été souligné plusieurs fois.

En effet, depuis la création du CNITV en 1976, les appels qu’il recueille 24 heures sur 24 pour proposer aux vétérinaires une aide au diagnostic et à la gestion des intoxications animales, n’ont cessé d’augmenter. Actuellement, il en reçoit plus de 20 000 par an et compte 1 100 adhérents. Le centre emploie aussi de nombreux étudiants, leur permettant d’acquérir des compétences importantes pour leur futur exercice. Emmanuelle Soubeyran, directrice générale de VetAgro Sup, a félicité le CNITV pour le travail accompli et a exprimé le souhait que le partenariat entre les deux établissements se poursuive.

De nombreux projets

Cette journée a été également l’occasion de présenter les premiers résultats d’études dans lesquelles le CNITV prend une part active. L’une d’elles, issue de la collaboration avec l’unité de recherche 1233 de VetAgro Sup, porte sur le mode d’action des rodenticides anticoagulants, qui est toujours le premier motif d’appel au CNITV. Les praticiens canins sont invités à participer à ces recherches lors d’une intoxication avérée d’un chien par l’un de ces pesticides. Un protocole de suivi du cas leur sera alors proposé.

Un projet important mobilise aussi des confrères nouvellement recrutés par le centre : la mise en place d’une veille sanitaire dans le domaine des déchets et la gestion de l’aspect sanitaire de plans européens de sauvegarde de la faune sauvage.

Enfin, Ohri Yamada, chef de projets scientifiques auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), a présenté la récente mission de celle-ci concernant la phytopharmacovigilance. La loi d’avenir agricole de 1994 en donne les grands principes : il s’agit des effets indésirables (sur la santé humaine et animale, l’environnement, la biodiversité et la résistance des bioagresseurs) de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Début 2017, un portail en ligne sera à la disposition du public afin de faciliter les déclarations. Selon le produit concerné, le signalement sera redirigé vers le partenaire compétent afin qu’il puisse qualifier le niveau d’imputabilité avec sa propre procédure. De plus, un partenariat a été mis en place entre l’Anses et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage sur la thématique de la santé animale. Le volet des animaux domestiques reste à compléter et travailler avec le CNITV va permettre de valoriser les données qu’il a collectées dans ce domaine depuis 40 ans.
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