Évaluer le bien-être selon l’espèce animale et non sa fonction - La Semaine Vétérinaire n° 1701 du 06/01/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1701 du 06/01/2017

COLLOQUE ESLAV-ECLAM

ACTU

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

Le colloque dédié au bien-être animal, qui s’est tenu du 15 au 18 novembre derniers à Lyon, s’est distingué par sa vision pragmatique du sujet. Entretien avec les organisateurs, notre consœur Dominique Autier-Dérian, consultante en bien-être animal, et notre confrère Nicolas Dudoignon, ex-président de l’ European Society of Laboratory Animal Veterinarians (Eslav).

Comment est venue l’idée de ce colloque ?

Nicolas Dudoignon : Pour les 20 ans de l’Eslav, nous avons souhaité organiser un congrès marquant, qui sorte des marges du monde des vétérinaires travaillant avec des animaux de laboratoire, en partenariat avec l’European College of Laboratory Animal Medicine (Eclam). Nous avons eu l’idée de partager les pratiques d’évaluation du bien-être animal avec tous les confrères, quel que soit leur domaine d’activité.

Dominique Autier-Dérian : Nous sommes partis de l’idée que tout animal, quelle que soit sa fonction, a droit au même bien-être. Nous souhaitions un colloque pratique et pragmatique, loin des poncifs du genre, pour permettre une diffusion d’idées et de techniques fonctionnelles d’évaluation du bien-être au quotidien.

Pourquoi partager ces pratiques d’évaluation du bien-être ?

D. A. D. : La thématique du bien-être animal est très en vogue, mais le constat est que la réglementation est très différente selon les espèces animales et leur fonction (élevage, compagnie, zoo, etc.). Par exemple, il n’est pas envisageable de castrer un animal de compagnie ou d’expérimentation sans anesthésie et analgésie, alors que cela est pratique courante en filière d’élevage. Il conviendrait de baser nos pratiques sur les animaux, et non sur leur environnement.

N. D. : La réglementation européenne impose la mise en place, dans chaque laboratoire d’expérimentation animale, d’une structure qui évalue le bien-être des animaux et d’un vétérinaire conseil. Pourquoi ce modèle ne serait-il pas transposable dans d’autres domaines, en élevage ou en centre équestre, par exemple ? Nous souhaitions ouvrir les “barrières supposées” entre les différents domaines : ce qui compte n’est pas à quoi l’animal est destiné, mais comment il se sent et ressent ce qu’il vit, d’abord en fonction de son espèce, et non de son domaine de fonction.

Comment ces pratiques ont-elles été partagées ?

N. D. : Plusieurs disciplines se sont rencontrées : scientifiques de renom dans le domaine welfare quality, représentants de l’autorité, de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de l’Ordre des vétérinaires, etc. L’association Eurogroup for Animals a également été invitée à donner un avis lors d’une table ronde. Nous avons tous un rôle à jouer, car nous partageons des problématiques communes, et nous devons nous donner des pistes pour travailler ensemble.

D. A. D. : Nous avons fait appel aux personnes les plus compétentes pour établir un état des lieux des pratiques actuelles d’évaluation du bien-être animal dans les différentes disciplines et dans chacun des pays. Les scientifiques ont également animé des ateliers pour expliquer leurs démarches de scoring du bien-être animal et les faire appliquer sur le terrain par les participants. Ces derniers ont ainsi pu se familiariser avec des outils fiables et applicables concrètement et immédiatement dans leurs domaines propres.

L’objectif est-il atteint ?

D. A. D. : Partager les pratiques au niveau international, sans barrière d’espèce animale, ni de fonction de l’animal, ni de compétences, ni de hiérarchie, tel était le but de ce colloque. Et il est atteint. Nous sommes au cœur d’un grand changement.

N. D. : Les instances ne sont pas restées insensibles aux sujets abordés lors de ce congrès et sont intéressées, comme nous, de savoir quelles actions vont en découler. À suivre…

DES TRAVAUX RÉCOMPENSÉS AU COLLOQUE

Le prix de la meilleure conférence a été attribué à David Fraser, de l’University of British Columbia, au Canada, pour « New insights in animal welfare science ».Amélie Romain, du Groupement de réflexion et d’action pour l’animal (Graal), a également reçu un prix pour son poster sur le placement d’animaux de laboratoire.
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