Quelques idées pour le xxi e siècle… - La Semaine Vétérinaire n° 1700 du 13/12/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1700 du 13/12/2016

ACTU

Fièvre catarrhale ovine (FCO), influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), tuberculose bovine, cas de rage sur des carnivores domestiques importés illégalement… La fréquence de ces alertes sanitaires – qui se transforment parfois en véritables crises – est sans aucun doute favorisée par la mondialisation et le réchauffement climatique, associés à l’augmentation des populations humaines et animales.

Pour les professionnels des maladies animales, au premier rang desquels se trouvent l’administration vétérinaire et les praticiens, l’analyse de ces crises peut être riche d’enseignements, qu’il s’agisse de notre approche face à l’augmentation des risques sanitaires ou de notre capacité à travailler ensemble pour agir plus efficacement. Sept ans après le lancement des états généraux du sanitaire, trois pistes de réflexion peuvent nous permettre de mieux répondre aux enjeux sanitaires du xxie siècle.

Accepter de vivre avec certains risques sanitaires

Notre approche face aux maladies animales est marquée, depuis l’origine, par une logique d’éradication qui a fait ses preuves au xxe siècle, en conduisant à de nombreux succès. L’ambition d’une lutte victorieuse contre les maladies émergentes ou réémergentes est-elle toujours aujourd’hui un horizon réaliste ?

L’histoire de l’installation sur notre territoire du sérotype 8 de la FCO nous montre que l’on peut en douter. Après avoir adopté des réglementations visant à empêcher l’introduction de cette maladie, puis essayé de lutter contre son extension avant de poursuivre un objectif d’éradication, ne sommes-nous pas conduits aujourd’hui à envisager de vivre avec cette maladie, considérée, il n’y a pas si longtemps encore, comme une maladie exotique ?

Autre exemple : quelle attitude adopter face à la persistance de foyers de tuberculose bovine, qui ne représentent qu’une faible menace pour la santé publique ?

Mondialisation des échanges, réchauffement climatique, évaluation du coût financier par rapport aux bénéfices escomptés : ce contexte nouveau peut nous conduire à penser différemment notre réponse aux risques sanitaires.

Mais attention ! Vivre avec certains risques sanitaires ne doit pas être synonyme de fatalisme ou de laisser-faire. Il s’agit de développer une approche plus réaliste et pragmatique, impliquant un renforcement de la surveillance afin de mieux connaître la circulation des agents pathogènes, ainsi que la mise en place d’actions adaptées à chaque circonstance.

Relever le défi de la confiance

Depuis le début du xxe siècle, notre pays a fait le choix de confier aux vétérinaires sanitaires la réalisation des prophylaxies collectives et des actions de police sanitaire. Cette décision pragmatique a fait de notre organisation un modèle envié.

Le constat d’un malaise croissant, d’une défiance qui s’installe entre l’administration vétérinaire et les vétérinaires praticiens, est aujourd’hui largement partagé. Le manque de rentabilité pour les cabinets vétérinaires fait partie des difficultés objectives, mais d’autres raisons, plus profondes, expliquent également cette situation.

Il faut identifier ces raisons et y répondre. Relever le défi de la confiance au xxie siècle, c’est créer les conditions pour que les solutions viennent du terrain. Essayons de renoncer à l’illusion de tout diriger du sommet et privilégions une approche de coproduction de la sécurité associant l’ensemble des acteurs.

Développer une approche globale de l’activité des cabinets vétérinaires

Le partenariat entre les services vétérinaires de l’État et les praticiens s’est développé de façon historique autour de l’activité rurale. Le maillage du territoire par des vétérinaires ruraux fait actuellement l’objet de toutes les préoccupations.

Or, trois vétérinaires sur quatre travaillent aujourd’hui en milieu urbain et consacrent l’essentiel de leur activité aux animaux de compagnie. Si l’État veut maintenir une capacité d’intervention auprès de l’ensemble des détenteurs d’animaux, il convient certainement de développer une approche globale impliquant l’ensemble des cabinets vétérinaires, qu’ils soient ruraux, rurbains, périurbains ou urbains !

BENOIT ASSÉMAT (T 83)

est inspecteur général de santé publique vétérinaire et expert au département risques et crises de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ). Il a connu une longue activité syndicale en tant que président du SNISPV puis de la Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF). Il a achevé son 3e mandat à la présidence du SNISPV en mai 2016 pour se consacrer autrement à la profession et à la santé publique vétérinaire, dans un contexte où la prévention et la gestion des risques et des crises sont particulièrement d’actualité.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr