L’académie vétérinaire de france, un avis éclairé et progressiste

À quelques jours de ma transmission de présidence de l’Académie vétérinaire de France à mon collègue et ami Patrick Le Bail, vice-président actuel, j’adresse ce petit message aux lecteurs de La Semaine Vétérinaire.

L’Académie vétérinaire de France a été reconnue d’utilité publique par un décret du 16 avril 1878 sous le nom de Société centrale de médecine vétérinaire, transformée en académie par un décret présidentiel du 12 janvier 1928.

Elle a une activité tout à fait satisfaisante sur les plans scientifique et moral. Sa raison d’être est :

- d’étudier tous les sujets relatifs aux domaines scientifique, technique, juridique, historique et éthique où s’exercent les compétences du vétérinaire, en particulier ceux se rapportant aux animaux, à leurs maladies, à leurs relations avec l’homme et l’environnement, aux productions animales et à la santé publique vétérinaire ;

- de contribuer à la diffusion des progrès des sciences et au perfectionnement des techniques qui ont trait aux activités vétérinaires ;

- de conseiller les pouvoirs publics et d’éclairer l’opinion dans les domaines précités ;

- de développer les relations techniques et scientifiques, nationales ou internationales, entre les vétérinaires et les autres acteurs des sciences de la vie et de la santé.

L’Académie exprime son avis sur toutes les questions de sa compétence, et notamment sur celles dont elle est saisie par le gouvernement. Ses avis sont adoptés à la majorité qualifiée des membres titulaires et émérites présents.

Émile Littré, de l’Institut, considérant l’Académie de médecine, a écrit quelques phrases qui conviennent parfaitement bien à l’Académie vétérinaire :

« L’Académie de médecine, elle, n’enseigne pas ; enseigner n’est pas le rôle des académies. Elle est un lieu d’examen et de discussion. Composée d’hommes éminents dans la pratique, de médecins d’hôpitaux, de professeurs et d’écrivains, elle réunit beaucoup de lumières et sa composition homogène la rend très propre à son office. » (La Médecine à Paris, 1867, page 132).

Il poursuit : « La médecine humaine touche à celle des animaux ; et, au fond, un vétérinaire n’est pas autre chose qu’un médecin dont les patients sont privés de la parole et ont moins de maladies que l’homme, vu que leur vie est moins complexe. Elle y touche aussi par la communication de plus d’une maladie : le chien donne la rage à l’homme ; le cheval lui donne la morve, le charbon des bêtes ovines lui donne la pustule maligne. En face de ces maux si graves, nous n’avons à mettre qu’un bienfait, c’est le cowpox, qui fournit le vaccin et nous préserve de la petite vérole. Entre les deux pathologies, tout est commun ; ce qui est vérité de ce côté-ci est vérité de ce côté-là ; et grâce à cette concordance qui s’offre d’elle-même, la doctrine entière de la médecine reçoit la plus frappante des confirmations. Arrivée là, la médecine conçoit l’idée d’une pathologie comparée, et, par la voie de la maladie, elle retourne à cette vaste science de la biologie, d’où elle était partie pour apprendre à connaître la santé. » (ibid., page 134).

Le Paris Guide par les principaux écrivains et artistes de la France de continuer : « Ainsi que l’École de Saint-Cyr, on peut assimiler aux écoles parisiennes l’École nationale vétérinaire d’Alfort, située aux portes de la capitale. On y est admis aussi par voie de concours et l’on obtient, après avoir satisfait aux examens de fin d’études, un diplôme de vétérinaire. L’école est dans les attributions du ministère de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. Le ministère de la Guerre y entretient un certain nombre de boursiers pour recruter le service des vétérinaires de l’armée. » (Anonyme, 1867, page 191).

Les séances publiques de l’Académie vétérinaire de France, qui se tiennent deux fois par mois, sont ouvertes à toutes et à tous. Son site internet contient les données de ses réunions, et les textes de ses avis et de ses rapports rédigés par des commissions compétentes et acceptés par elle, en séance plénière. Chaque année, elle décerne des prix à des ouvrages (thèses, livres, etc.) de grande qualité.

Bibliographie

- Anonyme, écoles spéciales : Mines, Ponts et Chaussées, Saint-Cyr, Alfort, etc. Paris Guide par les principaux écrivains et artistes de la France. Librairie internationale, A. Lacroix, Verboeckhoven et C^ie éditeurs, Paris, 1867, pages 190 à 192.

- Littré E. La Médecine à Paris. Paris Guide par les principaux écrivains et artistes de la France. Librairie internationale, A. Lacroix, Verboeckhoven et C^ie éditeurs, Paris, 1867, pages 126 à 135.