Adapter le métier de vétérinaire aux nouveaux défis VIA le numérique

Le métier de vétérinaire n’échappe pas à l’impact des transitions multiples auxquelles toute notre société est confrontée : la transition climatique, avec ses corollaires sur les enjeux énergétiques, de sécurité alimentaire et sanitaire ; l’émergence de la thématique santé-environnement, avec la prise de conscience des impacts des pratiques de santé́ animale ou phytosanitaires sur la santé́ humaine et sur l’environnement ; la transition des approches nutritionnelles, avec ses conséquences en matière de santé́ publique ; l’évolution des relations entre territoires urbains et ruraux, avec de fortes implications au sein du monde agricole et de sa relation avec l’animal ; l’internationalisation des échanges, source d’opportunités mais aussi de nouveaux risques sanitaires ; la transition numérique, qui change la pratique du métier et des modalités de transmission du savoir, de l’information scientifique et technique, et de l’édition.

Pour s’adapter à ce contexte éminemment complexe et changeant, je suis convaincu qu’il s’agit de dépasser les approches disciplinaires traditionnelles, de s’ouvrir à l’international, de s’appuyer sur la recherche la plus actuelle et d’en transmettre les acquis par une formation initiale et continue innovante sur le plan pédagogique, notamment par l’enseignement numérique. C’est la mission confiée à Agreenium, l’Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France, qui regroupe depuis avril 2015 les forces françaises du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le domaine des agrobiosciences. Nous animons un large collectif regroupant quatre organismes de recherche (Inra, Cirad, Irstea et Anses¹) et 14 établissements d’enseignement supérieur, dont les quatre écoles nationales vétérinaires (ENV). Ce sont les porteurs de projets situés au sein des établissements membres qui font la force d’Agreenium par le partage de leur expertise et leur motivation à monter des projets collaboratifs.

Dans le domaine de la formation des vétérinaires, Agreenium assure la coordination des travaux de modernisation du référentiel de diplôme vétérinaire. Ainsi, ce sont près de 75 enseignants-chercheurs issus des quatre ENV qui se sont réunis à l’École nationale vétérinaire d’Alfort, le 4 octobre dernier, pour le lancement de cet important projet mené en lien avec la profession vétérinaire toute entière.

Le prochain chantier à travailler en commun entre les quatre ENV est celui de la recherche clinique, qui pourra être engagé courant 2017.

C’est aussi sous la bannière d’Agreenium que le sujet de l’épidémiologie animale a pu être porté à la connaissance d’un large public, via le premier MOOC² dédié à ce sujet. Avant même l’ouverture des cours, plus de 2 100 personnes s’étaient inscrites, en France, mais également en Afrique. Le numérique peut constituer un puissant outil au bénéfice du renforcement des capacités des vétérinaires. Pour développer les outils des formations numériques de demain, jouer collectif entre tous les membres d’Agreenium est une stratégie gagnante, puisque plusieurs appels à projets ont ainsi été remportés. La place du numérique au sein de l’Institut et de ses membres se renforcera également à l’avenir, avec l’ouverture, en 2017, de l’université en ligne Agreenium. Les stratégies et les synergies dans ce domaine méritent encore d’être travaillées, notamment pour permettre l’utilisation des modules construits dans la formation initiale des vétérinaires.
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¹ Institut national de la recherche agronomique, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture et Agence nationale de sécurité sanitaire.

² Massive Online Open Course.