Quelles sont les conséquences de l’arrêté sur les antibiotiques d’importance critique dans votre pratique canine ? - La Semaine Vétérinaire n° 1698 du 30/11/2016

La Semaine Vétérinaire n° 1698 du 30/11/2016

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Auteur(s) : TANIT HALFON

L’EFFORT DOIT ÊTRE COLLECTIF AU SEIN DE LA PROFESSION

Selon moi, l’effort doit être collectif au sein de la profession, même si je considère que le vétérinaire canin n’a que peu d’impact dans le développement de l’antibiorésistance. Cette loi n’a pas modifié particulièrement mon mode de prescription des antibiotiques critiques. J’essaie d’en faire un usage raisonné depuis le début de mon exercice professionnel. Mon choix de prescrire des quinolones de dernière génération est surtout guidé par leurs particularités pharmacologiques, telles que leur bonne diffusion tissulaire, et non pas par leur spectre d’activité. Le prix d’un antibiogramme justifiant leur usage ne change pas énormément la facture totale des clients. Ils se montrent compréhensifs après une explication claire sur le sujet. En revanche, concernant l’utilisation de la céfovécine retard, changer les habitudes des quelques clients coutumiers de son emploi régulier est un exercice plus difficile. Je pense, par exemple, aux cas des gingivo-stomatites chroniques félines. Un défaut d’observance peut alors découler de la difficulté d’administrer un comprimé oralement. Et c’est finalement aussi une source non négligeable d’antibiorésistance ! Il est dommage que le législateur n’en ait pas plus tenu compte.
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Charles Stanko-Ducarre

CETTE LOI POURRAIT FAIRE ÉVOLUER LA PRATIQUE VÉTÉRINAIRE

Depuis quelques années, et grâce aux discussions entre collègues dans des forums, j’ai modifié l’usage que je faisais de certains antibiotiques : arrêt total pour les chirurgies de convenance et utilisation plus régulière d’antibiotiques anciens. Cette loi n’a donc pas eu de grandes répercussions dans mon quotidien, exception faite des topiques auriculaires ! Cependant, j’estime qu’il existe des situations cliniques pour lesquelles les quinolones de dernière génération sont indispensables. Ayant connu la période sans céfovécine retard, je retourne à mes anciennes habitudes de prescription qui faisaient leur preuve même en cas de gingivo-stomatites chroniques félines, par exemple ! Néanmoins, les clients peuvent être demandeurs de l’injection, ayant été habitués à cette solution de facilité. En prenant le temps d’expliquer certaines astuces pour administrer les médicaments oralement, je rencontre finalement rarement des problèmes d’observance. Je constate tout de même que les propriétaires de chiens et de chats se sentent peu concernés par le sujet. Mais, selon moi, cette loi pourrait faire évoluer la pratique vétérinaire en nous ouvrant la voie à d’autres méthodes de soins.
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Delphine Meyer

NOUS RENFORÇONS NOTRE PROFESSIONNALISME MÉDICAL

Je suis satisfaite de la réflexion menée par la société sur l’utilisation raisonnée des antibiotiques. Les vétérinaires dans leur ensemble, en tant qu’acteurs de la santé publique humaine, doivent aussi participer à la lutte contre l’antibiorésistance. Je n’utilisais pas de manière systématique les antibiotiques listés dans l’arrêté. Néanmoins, certains animaux dont le pronostic vital est engagé peuvent en recevoir encore directement, tel que le chat en crise d’insuffisance rénale aiguë avec pyélonéphrite. Dans ce cas, j’indique bien sur le dossier de l’animal, ainsi que sur l’ordonnance, qu’un examen bactériologique des urines est en cours (cystocentèse, voire, si possible, pyélocentèse). D’ailleurs, à la suite de cette loi, je propose plus régulièrement la réalisation de prélèvements en vue d’analyses bactériologiques en première intention. Je multiplie ainsi les actes techniques : biopsie de peau, cholécystocentèse, ponction de foie ou de pancréas. Ma clientèle est plutôt réceptive au sujet de l’antibiorésistance, et, par la réactivité des vétérinaires sur la question, nous renforçons à leurs yeux notre professionnalisme médical !
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Emmeline Wurth

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