Que choisir s’attaque à l’obésité des chiens

Dans son numéro de novembre, le mensuel Que choisir aborde le sujet de l’obésité canine, et analyse 20 sacs de croquettes de marques et de distributeurs différents. La principale récrimination du magazine concerne l’étiquetage insuffisant des paquets, qui affiche une dose correspondant à un chien “moyen”, lequel n’existe pas dans la réalité. Les modes d’emploi « insuffisants, inadaptés à la vraie vie et à la diversité des animaux » sont pointés du doigt. Il est ainsi préconisé que chaque produit affiche des indications d’usage spécifique, selon que l’animal est actif ou sédentaire, entier ou stérilisé. Notre confrère Bernard-Marie Paragon, professeur émérite à l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA) et expert à la Fédération européenne de l’industrie des aliments pour animaux familiers (Fediaf), déplore que « peu de produits indiquent que la ration d’un chien stérilisé doit être réduite de 20 % et que les emballages spécifiant la densité énergétique soient trop rares ». Seule la marque Virbac¹ est félicitée pour « son emballage informatif et son mode d’emploi précis et complet ». Les marques vétérinaires comme Pro Plan^®, Hill’s Veterinary Diet^® et Specific^® n’ont pas été incluses dans l’étude.

Un aliment vétérinaire sur la première marche du podium

Pour l’Union fédérale des consommateurs (UFC)-Que choisir, la qualité nutritionnelle des aliments est « plutôt bonne et correspond aux besoins des animaux ». Ce serait la taille des rations qui poserait problème. Bernard-Marie Paragon est à nouveau cité : « Le meilleur aliment, s’il est mal distribué, peut vite conduire à une prise de poids excessive. » Cependant, les critères précis qui ont permis d’apprécier la qualité nutritionnelle des aliments ne sont pas détaillés. L’association s’est particulièrement intéressée à l’équilibre des vitamines et des minéraux, qui est le plus souvent très satisfaisant dans les aliments industriels. Elle rassure aussi les consommateurs sur la bonne sécurité des produits (mycotoxines, métaux lourds) et explique les différences de prix par la qualité inégale des matières premières utilisées. Les articles les moins chers sont classés comme les moins intéressants sur le plan nutritionnel. Un bon point pour les praticiens : le produit en tête de classement appartient à une marque exclusivement vétérinaire (Virbac Veterinary HPM^® Adult small and toy). Le deuxième de la liste, Nutro^® Natural Choice, se situe dans la même gamme de prix que le premium vétérinaire (8 € le kilo), et surfe sur la tendance du naturel sans colorants, sans arômes et sans conservateurs. Il est disponible en animalerie et sur Internet. Sur la troisième marche du podium se trouve un produit vendu dans les grandes surfaces, Purina One^® My Dog Is, félicité pour son bon rapport qualité/prix, des matières premières de qualité et des besoins nutritionnels couverts pour moitié moins cher que les deux autres aliments. Dans les dix premiers ne figurent cependant que deux marques de la grande distribution : Purina One^® et Ultima^®. La grande majorité des autres produits commercialisés dans les grandes surfaces est en bas du classement. À moins de 3,50 € le kilo, une faible valeur nutritionnelle de l’aliment peut, en effet, être suspectée…

Une sensibilisation du grand public à l’obésité canine

Cet article de la presse grand public contribue à sensibiliser les propriétaires au problème croissant du surpoids et de l’obésité, abordant même la question du déni de ces derniers sur la condition pathologique de leur chien. Des recommandations justes sont données : favoriser l’activité physique de l’animal, bannir la distribution à volonté et utiliser l’affection comme un substitut partiel à la nourriture. En revanche, le conseil de mise au régime en réduisant les calories peut être déploré. Il véhicule l’idée qu’un régime amaigrissant chez un chien obèse est réalisable uniquement en limitant la quantité de nourriture, sans passer à un aliment adapté permettant de prévenir les carences. Il aurait été souhaitable que le magazine Que choisir précise que les aliments complets étudiés ne le sont qu’à dose physiologique et qu’ils ne seront pas appropriés si la quantité fournie est diminuée pour faire maigrir l’animal.
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¹ Pour son aliment Adult small and toy inclus dans l’étude.