Actualités concernant les hémoparasites des bovins - La Semaine Vétérinaire n° 1697 du 23/11/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1697 du 23/11/2016

MALADIES VECTORIELLES

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

Environ le quart des bovins atteints d’une hémoparasitose transmise par les tiques sont infestés par Mycoplasma wenyonii, d’après une étude terrain1 présentée lors de la 31e journée technique du groupement technique vétérinaire (GTV) de Bourgogne.

L’objectif de l’étude, menée dans cette région ainsi qu’en Corrèze entre avril 2015 et septembre 2016, était de détecter à l’aide de tests par polymerase chain reaction (PCR) en temps réel les hémoparasites des bovins transmis par les tiques. L’étude a inclus des animaux présentant une hyperthermie supérieure à 39,5 °C (sans lien avec une infection et sans traitement antibiotique ou piroplasmicide reçu dans les 15 jours précédant le prélèvement) dans un environnement “à tiques” (présence du parasite soit sur le bovin, soit sur des congénères de la même pâture).

50 % des bovins multi-infectés

Les résultats montrent que dans ces deux secteurs, la moitié des animaux est mono-infectée, et l’autre moitié est positive pour au moins deux pathogènes. L’étude confirme également que les tiques sont porteuses de plusieurs pathogènes, ce qui explique un aussi grand nombre d’animaux multi-infectés.

Anaplasma phagocytophilum arrive en tête (49 %), suivi de Babesia divergens (35 %). Un nouveau pathogène décrit au Japon, en Suisse et au Royaume-Uni, et depuis peu en France2, est apparu en cours d’essai, M. wenyonii, et une PCR quantitative a été développée spécifiquement pour le rechercher. Cet hémoplasme peut être suspecté lors d’observation d’inclusions en périphérie des globules rouges. Sa transmission par des arthropodes hématophages, dont potentiellement des tiques, reste une hypothèse. M. wenyonii est ainsi le troisième agent retrouvé, dans 23 % des cas. De plus, chez les bovins multi-infectés, l’association A. phagocytophilum et M. wenyonii ou Babesia spp. et M. wenyonii est toujours retrouvée.

Une prévalence de M. wenyonii de 23 à 26 %

Une seconde étude menée durant l’hiver 2015-2016 dans ces deux zones, et incluant également la Bretagne et La Réunion, confirme la présence de ces trois agents pathogènes majeurs chez des animaux avec des signaux PCR fortement positifs. Leur prévalence est équivalente durant l’hiver (de 26 à 30 %). Une multi-infection est également retrouvée dans la moitié des cas, ce qui permet d’envisager une possible synergie entre les hémoparasites, soit par la présence au sein d’un même érythrocyte (Babesia et Mycoplasma), soit par l’action d’immunodépression d’A. phagocytophilum favorisant le développement des autres pathogènes.

À la suite de ces résultats, trois kits exclusifs de PCR quantitatifs pour des diagnostics de routine en laboratoire ont été développés pour les bovins, permettant la recherche d’A. phagocytophilum etA. marginale, de Babesia spp. et Theileria spp., et enfin de M. wenyonii (BioSellal).

1Pelletier C., Mathevet P., Sellal E. Hémoparasitosesdes bovins. Étude terrain 2015-2016 et ses différents prolongements. GTV Bourgogne. 2016;31:2-17.

Partenaires de l’étude : FRGDS Bourgogne, GTV Bourgogne, GDS Corrèze, LDA19, GTV 19, BioSellal, et Muriel Vayssier de l’UMR Bipar ENVA.

2 Mis en évidence par Éric Collin, commission épidémiologie de la SNGTV, praticien dans les Côtes-d’Armor. Voir l’article de Béatrice Bouquet paru dans La Semaine Vétérinaire n° 1673 du 6/5/2016, pages 42 et 43 : Une nouvelle hémoplasmose décrite en France.

AUTRES RÉSULTATS IMPORTANTS

- Anaplasma marginale représente 21,4 % des hémoparasites mis en évidence en Bourgogne (aucun en Corrèze). Cette prévalence importante est en accord avec la mise en évidence de son vecteur, Dermacentor, et démontre l’intérêt de le rechercher en cas de symptômes cliniques évocateurs d’hémoparasitose. Dans la seconde étude, sa présence est confirmée en Bourgogne et en Bretagne, mais sa prévalence en hiver est bien moindre.
- Dix Dermacentor sont mis en évidence parmi les 43 tiques récupérées.
- Cette étude confirme également que Borrelia burgdorferi n’est pas hémotrope. Il est ainsi inutile de réaliser une prise de sang pour la mise en évidence de ce parasite, qui doit être recherché au niveau du liquide synovial lors d’arthrite. Un kit de polymerase chain reaction (PCR) en temps réel pour la recherche du complexe Borrelia burgdorferi sensu lato est également disponible (BioDev).
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