Les urgences oculaires

Le travail de thèse de notre consœurMarine Truffet (L 14) a porté sur les urgences oculaires¹. Ce sont en effet des affections fréquentes chez le cheval, en raison de son mode de vie et de l’exposition de ses yeux.

L’une des structures ou les zones périorbitaires peuvent être touchées. L’établissement du diagnostic est la première étape, avant la décision du traitement. L’évolution et le pronostic sont conditionnés par la rapidité de la prise en charge. Celle-ci peut nécessiter de référer. La priorité est donnée à la gestion de la douleur et à la protection de l’œil pour éviter l’aggravation du problème.

Affections des structures périorbitaires

Les plaies palpébrales sont communes et nécessitent une prise en charge rapide. L’intégrité de l’œil et de la cornée doit toujours être évaluée.

Les fractures et les atteintes du nerf optique sont relativement aisées à identifier et appuyées par les commémoratifs de traumatisme. La gestion de la douleur est une priorité. La protection de l’œil est requise. Une réparation osseuse peut être nécessaire. Le pronostic de l’atteinte du nerf optique est réservé et il n’existe pas de traitement spécifique.

La prise en charge des blépharites dépend de leur cause : du simple traitement symptomatique pour les blépharites non infectieuses à l’utilisation de molécules spécifiquement dirigées contre des bactéries, des champignons ou des parasites dans le cadre de blépharites infectieuses.

Les affections de l’œil

L’exophtalmie peut avoir une cause primaire ou pas. En ce qui concerne les pertes de vision soudaine, des causes traumatiques, inflammatoires, toxiques et néoplasiques sont connues.

Les atteintes de la cornée sont les plus fréquentes dans l’espèce équine. La grande taille et la position latérale des yeux de ces animaux les rendent exposés. Les atteintes sont des kératites ulcératives d’origine traumatique, infectieuse ou causées par un caustique. Des abcès du stroma peuvent également se développer, associés ou non à une perte de substance. « Le traitement est axé sur la gestion de la douleur grâce à des anti-inflammatoires non stéroïdiens, le contrôle de l’infection ou de la surinfection bactérienne ou fongique grâce à des antibiotiques et à des antifongiques, la prévention de la kératomalacie grâce à des anticollagénases et, enfin, la prévention des uvéites antérieures grâce à un mydriatique cycloplégique », précise Marine Truffet.

Les glaucomes sont souvent secondaires, et leur diagnostic peu évident. L’évolution de l’affection est lente, mais irréversible, ce qui motive une prise en charge urgente. « Le traitement repose sur la diminution de la pression oculaire grâce à des inhibiteurs de l’anhydrase carbonique et à des ß - bloquants, et sur le soulagement de la douleur grâce à des cortic ostéroïdes et à des anti-inflammatoires non stéroïdiens. »