Le plan ÉcoAntibio passé au crible - La Semaine Vétérinaire n° 1695 du 09/11/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1695 du 09/11/2016

MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL 

La dernière séance de l’Académie vétérinaire de France a permis de faire le bilan de la mise en œuvre du plan ÉcoAntibio 2012-2016 et de présenter les orientations de la phase 2.

Sous la présidence d’Hervé Bazin, l’Académie vétérinaire de France (AVF) s’est réunie le 3 novembre pour parler antibiorésistance. L’AVF s’est dotée de nouveaux membres : Gilles Bourdoiseau, professeur en parasitologie, et Philippe Pirnay, docteur en chirurgie dentaire. Les échanges ont ensuite porté sur le bilan du plan ÉcoAntibio 1, avec une approche “une seule santé”. Olivier Debaere, chef du bureau des intrants et de la santé publique en élevage à la Direction générale de l’alimentation (DGAL), et Catherine Dupuy, inspectrice générale de la santé publique vétérinaire au sein du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), ont fait un point d’étape sur les mises en œuvre, et des pistes de réflexion ont été dévoilées pour le plan ÉcoAntibio 2.

Un objectif presque atteint

Si l’on en croit les chiffres, le plan ÉcoAntibio, lancé en novembre 2011, est un succès quant à l’objectif quantitatif1, puisque la réduction de 25 % de l’usage des antibiotiques est presque atteinte. Olivier Debaere indique que le niveau d’exposition des animaux aux antibiotiques est passé à 20,1 % entre 2011 et 20152. Cette tendance sera certainement confirmée l’année prochaine. Le constat est le même pour la résistance, dont une baisse globale est relevée pour la plupart des antibiotiques. Le Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath) note en effet une tendance à la baisse dans toutes les filières en 2014. Du côté du CGAAER, le retour est plus mitigé, notamment en ce qui concerne l’objectif qualitatif. Dans les prochains jours, l’organisme devrait remettre au ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt son rapport d’évaluation des résultats du plan ÉcoAntibio 1.

Une bonne méthode

Le CGAAER a d’abord évalué le plan par rapport à la méthode participative choisie. Il estime que la problématique de l’antibiorésistance en médecine vétérinaire nécessite des actions spécifiques pour ce secteur. Ainsi, les objectifs fixés lui paraissent pertinents de par les indicateurs retenus (notamment l’Animal level of exposure to antimicrobials ou Alea), qui donnent des repères chiffrés, bien que cela n’ait pas suscité l’enthousiasme de la profession. Selon Catherine Dupuy, cette méthode a permis la mise en œuvre de plusieurs mesures relatives à la sensibilisation des détenteurs d’animaux (campagnes nationales de communication, visites sanitaires, etc.), mais aussi des vétérinaires (formation continue, évolution du Code de déontologie, etc.). Sur ce point, l’inspectrice souligne que « la pièce maîtresse est le vétérinaire, il faut toujours actionner ce levier ». Elle retient malgré tout que le niveau de sensibilisation reste variable selon les filières. Par ailleurs, le CGAAER souligne que plusieurs mesures ne sont pas achevées, faute de porteur. Cela peut être dû à certains freins, tels que l’absence d’outils d’autoévaluation « qui pénalise lourdement l’efficacité des actions de sensibilisation » et le manque de communication entre les différents acteurs.

Une saturation législative

Les mesures relatives à l’encadrement législatif et réglementaire « ont bien mar ché », constate Catherine Dupuy, de même que l’action à l’international. Le conseil reconnaît que cette méthodea été choisie par la DGAL afin d’atteindre les objectifs fixés par le plan ÉcoAntibio. Il note toutefois le sentiment de saturation exprimé « par les vétérinaires et les éleveurs face à une pression législative et réglementaire jugée excessive ». Sur ce point, le CGAAER retient une succession très rapide de nombreux textes depuis 2014 et propose de « mettre en co hérence le niveau de pression réglementaire avec les moyens mobilisables pour les contrôles ».

Vers un plan ÉcoAntibio 2

Olivier Debaere a dévoilé les nouvelles pistes de réflexion pour le plan ÉcoAntibio 2. Il va d’abord s’agir d’évaluer et de consolider les résultats du précédent. Pour ce faire, des études d’impact économique des mesures du premier sont envisagées. Ce second plan devrait aussi tenir compte des attentes des consommateurs, des distributeurs, ainsi que des autres plans nationaux (en santé humaine, la stratégie bien-être animal, le plan national santé environnement ou encore le projet agroécologie). Il s’appuiera également sur les recommandations du rapport d’évaluation du plan ÉcoAntibio 1 du CGAAER. À noter que l’organisme recommande, pour cette nouvelle phase, une meilleure gouvernance, « de passer à des règles de bonnes pratiques » et de « mettre à la disposition des acteurs des outils d’autoévaluation simples ». Il préconise en outre de « permettre aux filières de fixer elles-mêmes » leurs objectifs chiffrés.

1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1691 du 14/10/2016, pages 48 à 53.

2 bit.ly/2fdgLXU.

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