Pays-Bas : impact des restrictions d’usage des antibiotiques au tarissement sur la santé mammaire - La Semaine Vétérinaire n° 1694 du 02/11/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1694 du 02/11/2016

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU 

L’usage d’antimicrobiens au tarissement n’est autorisé aux Pays-Bas que pour un traitement curatif, tous les emplois en médecine préventive y sont interdits depuis début 2013. L’utilisation d’antibiotiques par voie intramammaire au tarissement des vaches laitières a donc été remise en question, alors qu’elle constituait un des cinq piliers d’un tarissement réussi depuis près de 50 ans. Des recommandations ont été émises en janvier 2014 afin d’aider vétérinaires et éleveurs à changer leurs habitudes. Ces recommandations reposent sur un traitement sélectif des vaches fondé sur les comptages cellulaires et sur une amélioration de la gestion de la période de transition. Un seuil de 150 000 cellules/ml a été retenu pour les primipares et de 50 000 cellules/ml pour les multipares lors de leur dernier contrôle avant le tarissement (datant de moins de 6 semaines), au-delà duquel l’usage d’un antibiotique peut être envisagé.

Réduire l’antibiothérapie sans altérer la santé mammaire

Une évaluation des recommandations a été effectuée afin de déterminer si elles ne risquaient pas d’avoir un effet négatif sur la santé mammaire des vaches. Sur l’ensemble des résultats de contrôle laitier des Pays-Bas, la politique de réduction de l’usage des antibiotiques (encadré) s’est accompagnée d’une diminution du comptage cellulaire moyen du lait de tank : il était supérieur à 220 000 cellules/ml en 2007 et 2008, a progressivement baissé pour atteindre 200 000 en 2014, puis 188 000 en 2015.

L’effet des recommandations pour les traitements au tarissement sur la santé de la mamelle a été évalué plus finement chez 330 troupeaux laitiers (27 500 vaches en lactation) en lien avec la clinique des animaux de production de l’université d’Utrecht, avec le concours de 11 vétérinaires. Des données ont été collectées auprès des vétérinaires et des éleveurs : ventes totales des tubes d’intramammaires en et hors lactation, doses quotidiennes définies par animal moyennes, résultats du contrôle laitier (Dairy herds improvement somatic cell count testing), ainsi que, dans le cas de 22 élevages, la conduite du tarissement (aucun traitement, obturateurs seuls, intramammaires seuls, intramammaires + obturateurs) et le comptage des cellules somatiques du lait avant et après le tarissement. Sont aussi notés le nombre de nouvelles infections pendant la période sèche et celui des infections guéries (au niveau de l’animal, pas du quartier).

La consommation d’intramammaires a diminué (tableau) après un effet stockage en 2013 pour les spécialités destinées au tarissement. En parallèle, l’utilisation des obturateurs a doublé. Un effet inattendu a été de constater également une réduction de l’utilisation d’intramammaires pour traiter les mammites pendant la lactation. La dose quotidienne moyenne des intramammaires par animal a diminué de 3,0 en 2013 à 2,1 en 2015, toutes indications confondues, et de 1,5 à 0,8 pour les traitements au tarissement. Le pourcentage de vaches taries avec un antibactérien est passé de 87 % en 2012 à un peu plus de 50 % en 2015. Les résultats n’ont pas montré de modification de la fréquence des infections guéries, et une très légère augmentation des nouvelles infections a été notée pendant le tarissement. En 2015, 30,3 % des génisses étaient encore taries avec un antibiotique, alors qu’elles ont un comptage cellulaire strictement inférieur à 150 000 cellules/ml, et 30,5 % des vaches ont été taries sans antibiotique malgré un comptage supérieur à 50 000 cellules/ml, ce qui montre que les recommandations ne sont encore pas appliquées par tous.

PAYS-BAS ET ANTIBIOTIQUES

Les Pays-Bas ont mis en place une politique drastique de réduction de l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire. Les objectifs étaient d’obtenir une diminution de 20 % en 2011, de 50 % en 2013 et de 70 % en 2015, par rapport aux données de 2009. L’administration d’antibiotiques pour un usage préventif est interdite depuis le 1er janvier 2013, et, depuis mars 2014, elle ne peut être effectuée que par un vétérinaire, avec des conditions d’utilisation strictes. Chaque éleveur est en convention avec un seul vétérinaire, les prescriptions sont obligatoirement écrites et enregistrées au niveau national.
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