Sources et qualité de l’eau de boisson des vaches - La Semaine Vétérinaire n° 1692 du 18/10/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1692 du 18/10/2016

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

Approfondir les connaissances sur l’eau d’abreuvement des vaches en France, tel est le but d’une étude réalisée depuis 2011 avec les étudiants vétérinaires d’Oniris, qui remplissent un questionnaire mis au point par la commission environnement de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), lors de leur stage obligatoire en exploitation agricole.

Une majorité de captages privés

Les premiers résultats montrent que seuls 27 % des élevages se fournissent auprès du réseau d’adduction d’eau potable, probablement en raison du coût. Les captages privés par forages (43 % des élevages) et par puits (25 %) sont prédominants, quel que soit le type d’élevage (laitier ou allaitant) et quelle que soit la région. L’eau d’abreuvement a souvent plusieurs origines : le réseau d’eau potable est utilisé en complément d’un captage privé dans 11 % des cas. De plus, un quart des élevages utilisent au pâturage l’eau des rivières, des mares et des retenues collinaires ou, plus rarement, les eaux pluviales.

Alors que 63 % des éleveurs réalisent une analyse de l’eau issue d’un captage privé chaque année (bactéries coliformes, nitrates, fer, pH et dureté, en général), 16 % déclarent n’en effectuer aucune et 13 % n’en ont pratiqué qu’une, lors de la mise en service de l’ouvrage.

Des analyses indispensables

L’analyse bactériologique doit être conseillée, une à deux fois par an, une contamination pouvant avoir lieu en cas d’infiltration de matières fécales lorsque l’ouvrage n’est pas parfaitement imperméable. Dans l’étude, des coliformes sont retrouvés dans l’eau de trois puits et de neuf forages et des entérocoques dans celle de trois forages. Alors que l’eau destinée à la consommation humaine doit être totalement exempte de ces bactéries, 10 unités formant colonie (UFC)/ 100 ml sont tolérées en eau souterraine en élevage pour des ruminants sevrés, et jusqu’à 1 000 UFC/100 ml dans une eau de surface (qui n’est, d’après l’étude, jamais analysée). Aucun impact sur la santé ni la production des animaux n’a été mis en évidence dans une exploitation où, pourtant, le taux de coliformes est supérieur à 100 UFC/100 ml, soit 10 fois le taux maximum préconisé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

Nitrates dans les puits, fer dans les forages

De plus, l’étude montre une teneur moyenne en nitrates de 44 mg/l dans les puits (16 mg/l dans les forages), essentiellement liée à l’épandage des déjections animales (la valeur seuil recommandée par l’Anses est de 100 mg/l). Ces taux diffèrent selon la région, et sont notamment supérieurs en Normandie (59 mg/l en moyenne) et en Bretagne (71,2 mg/l).

Le taux moyen de fer relevé est de 67,3 mg/l dans les forages (16,2 mg/l dans les puits), avec de grandes variations selon la zone. Sans qu’une relation de cause à effet soit établie, une chute de production laitière est observée dans un élevage de prim’holsteins où la teneur en fer de l’eau de forage dépasse 100 mg/l (6 790 l contre plus de 9 000 par lactation en théorie), encore accentuée (6 160 l) dans un autre où elle atteint 851 mg/l. L’établissement d’une valeur seuil est difficile, mais une eau ferreuse serait moins appétente et provoquerait une diminution de l’abreuvement, qui pourrait être à l’origine d’une moindre production de lait. La présence de manganèse peut avoir le même effet, et il convient donc de mesurer les taux de fer et de manganèse (valeur seuil Anses de 50 mg/l) pour les forages.

Peu de traitements

Aucun traitement de l’eau n’est réalisé pour 44 % des forages et le tiers des puits. Les deux tiers des puits restants sont désinfectés, contre 25 % des forages (par une pompe à chlore ou du peroxyde d’hydrogène, plus coûteux). Toutefois, une déférisation et une filtration des forages sont également parfois réalisées. De nombreux conseils restent encore à être délivrés sur ce point.

Enfin, même si la qualité de l’eau est bonne (celle de réseau, par exemple, peut être considérée comme saine au départ), elle peut subir des modifications en cours de distribution dans les canalisations et les abreuvoirs, notamment par la formation de biofilm ou par la contamination fécale. Le type de bac influe peu sur la qualité de l’eau, mais leur nombre, leur hauteur, leur volume et leur accessibilité doivent permettre un abreuvement à volonté des animaux.

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