Les ulcères gastriques équins

Communs chez le cheval, les ulcères gastriques sont des érosions de la muqueuse stomacale dues à l’acidité du contenu digestif. Leur prévention et une alimentation adaptée contribuent au succès de leur gestion.

Différents facteurs de risque existent et leur localisation oriente sur leur origine. Seuls les ulcères gastriques de la muqueuse squameuse ont une origine alimentaire, a expliqué notre consœur Sophie Paul-Jeanjean au cours d’une conférence sur le sujet. C’est dire si la prévention dans la gestion de l’alimentation du cheval est essentielle.

Des particularités anatomiques

« L’equine gastric ulcer syndrome (Egus ou syndrome de l’ulcère gastrique équin) se caractérise par des ulcérations de la partie distale de l’œsophage, des parties squameuse et glandulaire de l’estomac, du pylore et/ou de la partie proximale du duodénum », a rappelé, en préambule, notre consœur.

La prévalence est variable selon les études, toutefois, chez les adultes, elle se situe entre 44 et 100 % (forte prévalence notamment chez les pur-sang en course et à l’entraînement) et est notable aussi chez les chevaux de sport, où elle atteint 60 %.

L’estomac comporte deux zones anatomiques : les muqueuses non-glandulaire et glandulaire, séparées par une ligne appelée margo plicatus. C’est la première partie de l’estomac (tiers proximal) qui est la plus exposée aux ulcères, à cause de l’acidité gastrique et parce qu’elle ne dispose pas du film protecteur à base de mucus et de bicarbonates que possède la muqueuse glandulaire.

Facteurs de risque

Les ulcères gastriques de la muqueuse squameuse sont liés à l’alimentation. Les conditions d’origine d’un cheval sont de pâturer de nombreuses heures en liberté (18 heures), avec un état de réplétion certain de l’estomac et un régime à base de fibres, mais la vie en boxe a modifié cet équilibre, ce qui peut entraîner ce type de problèmes.

En outre, d’autres facteurs ont une corrélation avec la survenue d’ulcères : le travail, l’exercice (effet de la pression abdominale à l’effort qui diminue le volume gastrique et favorise les remontées acides), le jeûne, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Enfin, les rations riches en concentrés favorisent leur apparition. Ces glucides fermentescibles évoluent en acides gras volatiles et le pH gastrique est abaissé.

Le nombre de repas a aussi une influence. « Des ulcères sont trouvés chez 75 % des chevaux nourris deux fois par jour, versus 58 % chez ceux qui le sont trois fois. » La régularité des repas est également importante, de même que la distribution de fourrage. Le foin de luzerne est évoqué pour son rôle de tampon, palliant l’acidité gastrique.

Mise en évidence

La relation entre les ulcères et les signes cliniques n’est pas évidente, et seul l’examen endoscopique permet de confirmer le diagnostic et de donner un pronostic sur la gravité des ulcères et leur stade. En l’absence d’examen endoscopique, leur traitement peut être initié et offrir un certain diagnostic thérapeutique. Les inhibiteurs de la pompe à proton sont recommandés dans ce cadre et disponibles chez le cheval.
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Pour en savoir plus :

Julliand S. « Relations entre alimentation et ulcères gastriques ». Pratique Vétérinaire Équine n° 183, 3^e trimestre 2014, pages 6 à 13.