Des invités de marque célèbrent l’ENVA

Après le colloque sur le bien-être animal organisé dans la matinée, les cérémonies se sont poursuivies ce jeudi 13 octobre, en compagnie d’invités venus célébrer les 250 ans de la plus ancienne école vétérinaire française occupant encore son site d’origine, à Maisons-Alfort.

Préserver un patrimoine unique

Comme l’a rappelé Marc Gogny, directeur de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), « la première trace de la première inscription du premier étudiant de l’École vétérinaire d’Alfort date du 12 octobre 1766 », sous Louis XV… L’école a conservé un patrimoine architectural et culturel à préserver et à rénover. Des travaux importants ont été réalisés (restauration du portail d’honneur, réfection de la voirie, etc.) et se poursuivent. Des chantiers de rénovation sont programmés, grâce aux crédits accordés par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, ainsi que par la région Île-de-France (à hauteur de 30 et 15 millions d’euros respectivement). Ils concernent, entre autres, la restauration des bâtiments Nocard et Marcenac, ainsi que la construction d’un bâtiment administratif, qui accueillera aussi des amphithéâtres et des salles de simulation pour les étudiants.

Les collections du musée Fragonard ont été mises à l’honneur lors de la visite guidée par son conservateur Christophe Degueurce, professeur d’anatomie à l’ENVA, en trait d’union avec la matinée : les pièces conservées sont révélatrices de la place accordée à l’animal et à l’enseignement de la médecine vétérinaire au fil des siècles.

Les invités ont également déambulé entre les magnifiques sculptures animalières installées jusqu’au 20 novembre dans la cour d’honneur sous l’impulsion de l’Association des anciens élèves et amis de l’école d’Alfort et de son président, Jean-Paul Mialot, précédent directeur de l’ENVA. Nommée L’Animal en monument¹, elle rend aussi hommage à l’animal en mouvement, tant les corps sculptés, forgés, modelés, semblent pleins de vie.

Et se tourner résolument vers l’avenir

Deux temps forts ont, par ailleurs, rythmé l’après-midi : l’inauguration d’iCube, la nouvelle plateforme d’infectiologie en santé animale de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), sise dans l’enceinte de l’ENVA – un « adossement extrêmement vertueux », selon Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France – et l’inauguration du bâtiment Camille-Guérin, dédié à l’enseignement des sciences biologiques et pharmaceutiques. Un événement qui, pour Michel Herbillon, député-maire de Maisons-Alfort, « illustre le renouveau de l’école », les salles de dissection réalisant ainsi, selon le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, « un passage du xix ^e au xxi ^e siècle ».

Sa construction a notamment été possible grâce au soutien financier accordé par Valérie Pécresse, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui souhaitait, comme elle l’a rappelé, « maintenir l’enseignement dans cette partie de la région parisienne à un moment où la délocalisation de l’école était encore possible », et favoriser la création de l’université Paris-Est Créteil (Upec), avec un pôle fortement orienté sur la coopération en santé humaine et animale. Avec réalisme et un certain humour, elle a conclu que sa présence en ce jour anniversaire servait à « beaucoup [la] remercier pour [ses] efforts passés, et beaucoup [l]’encourager pour [ses] efforts futurs ». Des efforts également consentis par Stéphane Le Foll, conscient du « devoir de former des vétérinaires », afin notamment d’anticiper les risques de désertification, la gestion des crises sanitaires dépendant du maillage territorial, nécessaire pour une remontée rapide des informations de terrain, message fort de la profession ces dernières années. D’où le choix de l’État de financer la rénovation de l’école, pour « investir dans la formation des étudiants et leur donner des choix pour leur avenir », avec un « objectif prioritaire » en ligne de mire : récupérer l’agrément européen.
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¹ Voir le blog des 250 ans d’Alfort sur le site Lepointveterinaire.fr.