Ce qui n’est pas écrit n’a jamais existé

Il fut un temps où une simple poignée de main suffisait à conclure un accord, une embauche, un achat. Ce temps est depuis longtemps révolu. La société française se caractérise par sa méfiance : vis-à-vis de l’État, des employeurs, des salariés, des professionnels comme des clients… des autres, en général. Dans ce contexte, rien d’étonnant à voir des différends, allant jusqu’au litige, mener des vétérinaires devant un tribunal ou une chambre disciplinaire. Impossible de traverser toute une carrière professionnelle sans être confronté à un litige. Comme dans un couple, l’alchimie entre praticien et client, entre employeur et salarié ou entre associés n’est jamais acquise ad vitam aeternam. Parfois la mayonnaise tourne, le soufflé tombe et le vétérinaire se retrouve en jugement. Dans ces cas-là, il est indispensable d’avoir des traces afin de prouver sa bonne foi, son professionnalisme, son bon droit : contrats rédigés correctement et surtout complets – qu’il s’agisse de contrats d’embauche, d’assurance, de soins, ou entre associés –, devis, e-mails, factures, relances. Tout doit être écrit et conservé, au cas où. Triste, mais vrai. La preuve en sont les témoignages de confrères rapportés durant notre enquête : tous indiquent l’importance de l’écrit… Du choix de l’avocat, aussi, car certaines procédures dépassent le bon sens. Mais d’abord l’écrit. Car à la sortie, la peine peut être lourde, et pas uniquement financière. ●

Lire pages 42 à 47 de ce numéro.