La Clinéquine inaugure son centre d’urgence et de soins intensifs - La Semaine Vétérinaire n° 1691 du 11/10/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1691 du 11/10/2016

VETAGRO SUP

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD  

Sur le campus vétérinaire de Lyon, un nouveau bâtiment, baptisé Cusi, vient d’ouvrir afin de répondre encore mieux aux situations d’urgence et de soins intensifs des chevaux adultes et des poulains. Zoom sur les innovations.

Le cheval bénéficie depuis fin août d’un bâtiment d’accueil spécifique sur le campus vétérinaire de VetAgro Sup, à Marcy-l’Étoile (Rhône). Nommé Cusi, ce centre dédié à la gestion des urgences et des soins intensifs a coûté environ 1 million d’euros. « Depuis le parking jusqu’aux locaux, tout est neuf, présente avec enthousiasme le P r Olivier Lepage, directeur du pôle équin. En nous inspirant notamment d’autres structures déjà créées dans le monde, et de par notre propre expérience utilisateurs, nous avons essayé de penser jusqu’aux moindres détails. Des quais de déchargement, par exemple, sont situés à des hauteurs différentes. Des artisans nous ont aussi aidés à trouver différentes astuces. » D’ailleurs, la réalisation totale a nécessité le savoir-faire de plusieurs entreprises différentes, dans des secteurs variés, dont une société experte en technique de chauffage rayonnant.

« Pour revaloriser les actes de notre équipe d’urgence »

Sur le campus de VetAgro Sup, « la clinique équine (Clinéquine) fonctionne 24 h/24, 365 jours par an, depuis 18 ans », rappelle la directrice générale, Emmanuelle Soubeyran. « Ce nouveau bâtiment, poursuit Olivier Lepage, est un moyen de revaloriser les actes de notre équipe d’urgence et de faire face à une activité croissante, puisque le nombre d’urgences a plus que doublé au cours des trois dernières années (avec, en 2015, quelque 340 entrées urgentes et environ 1 300 cas de consultation, pour un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros). » « Nous prenons en charge davantage de cas critiques, dont beaucoup de coliques chirurgicales, précise Isabelle Desjardins, enseignante à VetAgro Sup. Nous accueillons, par exemple, des cas d’hémorragies externes abondantes, des animaux neurologiques dangereux, des polytraumatisés et des situations de détresse respiratoire. » La structure doit aussi faire face à un pic saisonnier d’activité, de juin à septembre, qui correspond notamment à l’arrivée des poulains.

Petite visite guidée

Conséquemment, la nouvelle structure dispose d’un box de neurologie (entièrement capitonné, avec un sol matelassé, pourvu de différentes sangles), de deux unités jument/poulain (avec des chauffages rayonnants) et de trois box standards pour les cas de coliques. Une stalle est traversée par un câble en métal fixé au plafond « afin d’éviter des complications aux animaux présentant des troubles au niveau des veines, qui sont ainsi obligés de garder la tête en hauteur, mais parviennent tout de même à bouger dans leur box ». Le bâtiment est conçu pour pouvoir être géré par deux personnes la nuit. Les écrans de vidéosurveillance permettent notamment d’embrasser l’ensemble des huit box d’un seul coup d’œil, où que l’on se situe dans la structure, et éventuellement de retransmettre les interventions à des étudiants restés dans une autre salle.

Avoir les moyens d’une grande ambition ?

« Pour demeurer dans le top 10 mondial en santé équine, il nous faudra cependant acquérir davantage de moyens techniques (comme un scanner pour cheval debout), mais surtout humains, constate néanmoins Olivier Lepage. Malgré la forte augmentation des urgences, nous fonctionnons en effet avec un effectif constant, correspondant à une équipe et demie (au lieu de deux équipes de jour et de nuit). Résultat : le personnel enchaîne parfois des nuits blanches et des journées de 15 à 18 heures de travail. Oui, je pense que le principal écueil à notre développement est d’ordre humain. »

Et Isabelle Desjardins de témoigner : « Pour maintenir le centre propre, par exemple, il est nécessaire de tout laver. Nous mettons déjà la main à la pâte, car nous manquons de techniciens… Faute de financements suffisants, la zone de repos pour le personnel de nuit n’a pas non plus été construite. » Le Cusi aimerait également pouvoir payer un programme de résident d’un an pour une spécialisation aux États-Unis ou embaucher un francophone ayant déjà étudié là-bas la médecine interne d’urgence et de soins intensifs. Pour des résultats de quel ordre ? « Certes, certains animaux meurent malgré nos interventions, d’autres présentent parfois des séquelles, déplore Isabelle Desjardins. Mais nous pouvons aussi nous réjouir de nombreux cas de chevaux de course qui sont devenus de grands athlètes après être passés par la case des soins intensifs ! Curieusement, nous obtenons parfois également de très bons succès sur des cas improbables. Ce métier est stressant. Mais c’est aussi un travail d’équipe porteur de beaucoup de satisfactions partagées. Cette passion ne s’explique pas, elle se vit. »

UNE AUGMENTATION DE LA NÉONATOLOGIE POUR LES POULAINS

« Malheureusement, je ne pense pas que le Cusi accueillera à l’avenir beaucoup de poulains de trait. Mais pour des poulains de valeur ou de compagnie, auxquels les propriétaires se sentent attachés, je suis sûre que nous aurons de la demande », affirme Isabelle Desjardins, professeur à VetAgro Sup. Le Cusi pourra désormais mieux les accueillir grâce à deux box mère/poulain, où les animaux sont physiquement séparés, mais où ils peuvent maintenir entre eux un contact visuel. « Les juments n’entraveront ainsi plus les soins, en arrachant par exemple les cathéters ou en se montrant agressives. En effet, si certaines semblent relativement confiantes et ne font que hennir, d’autres sont très inquiètes, essaient de mordre ou de frapper les soignants. Pour les thérapies internes des poulains, où ils sont nourris par exemple par les veines, les risques d’infection seront moindres, car ici tout est prévu pour garder plus facilement des champs stériles, avec des lignes, des chariots, etc. » Autre avantage de taille : demeurée en contact visuel avec son poulain, la jument continue à être stimulée pour une production de lait, ce qui permet d’en avoir en permanence à disposition.
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