Facteurs de risque de contamination de la viande de poulet par Campylobacter à l’abattoir - La Semaine Vétérinaire n° 1690 du 05/10/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1690 du 05/10/2016

SYNTHÈSE

PRATIQUE CANINE

Formation

Campylobacter demeure l’agent pathogène le plus souvent impliqué dans les troubles gastro-intestinaux chez l’homme dans l’Union européenne (plus de 214 000 cas rapportés en 2013). Environ 20 à 30 % de ces cas sont attribuables à la consommation ou à la manipulation de viande de poulet. Bactérie commensale dans l’intestin du poulet, Campylobacter peut contaminer la carcasse lors de l’abattage. Des chercheurs belges1 ont réalisé une enquête afin de connaître les facteurs de risque de contamination par Campylobacter des carcasses de poulet à l’abattoir.

L’enquête est menée dans six grands abattoirs en Belgique, chacun ayant une capacité d’abattage de plus de 10 millions de poulets par an. Le statut d’un lot donné de volailles, positif ou négatif vis-à-vis de Campylobacter, est déterminé à l’élevage par l’analyse de fientes cæcales. Au total, 28 lots de poulets positifs sont étudiés. Ceux-ci sont échantillonnés tout au long du processus d’abattage. Des dénombrements de Campylobacter sont effectués au cours des cinq étapes de ce processus (après la saignée, la plumaison, l’éviscération, le lavage et le refroidissement). L’étude se fonde sur 1 176 carcasses positives. Ces dénombrements sont croisés avec la méthode de convoyage des poulets (mécanisée ou manuelle), le temps de transport et d’attente à l’abattoir ou le procédé de déchargement ou d’étourdissement (gazeux ou électrique).

Temps de jeûne et vidange intestinale

Les dénombrements de Campylobacter sur les carcasses collectées après les étapes de plumaison, d’éviscération, de lavage et de refroidissement sont corrélés au niveau de colonisation des cæca par cette bactérie. Cela veut dire que le fait de réduire la colonisation par Campylo bacter sur les poulets envoyés à l’abattoir diminue le risque de contamination des carcasses et, de fait, le risque pour la santé publique. Par ailleurs, plus les temps de transport des animaux et d’attente à l’abattoir sont longs, moins les carcasses sont contaminées par Campylobacter. Pour les auteurs, ces durées sont à associer à un temps de jeûne avant abattage qui est long, ce qui permet une vidange intestinale plus complète.

Déchargement, étourdissement et eau d’échaudage

Plusieurs aspects techniques du processus d’abattage apparaissent également comme étant des facteurs de risque de contamination. Ainsi, le déchargement des oiseaux par inclinaison du conteneur et celui sur le convoyeur augmentent le risque de contamination, par comparaison avec la technique manuelle. Il est en effet à noter, respectivement pour ces deux méthodes, un dénombrement moyen de Campylobacter, au niveau du bréchet, de 3,1 ± 1,4 log10 unités formant colonie (UFC)/g et 1,7 ± 1,3 log10 UFC/g. Il est constaté que le déchargement mécanisé entraîne un stress plus grand se traduisant par des défécations importantes, ce qui, mécaniquement, accroît le risque de contamination.

Un autre facteur technique est la méthode d’étourdissement utilisée. Il a été noté un dénombrement moyen de Campylobacter après plumaison, au niveau du bréchet, de 2,8 ± 0,5 log10 UFC/g et 3,3 ± 0,7 log10UFC/g pour les poulets respectivement étourdis au gaz ou par méthode électrique. Après lavage, le résultat est de 2,7 ± 0,6 log10 UFC/g et 3,2 ± 0,6 log10 UFC/g, respectivement au moyen du gaz et de l’électricité. La méthode électrique est considérée comme pouvant entraîner des défécations abondantes, les fientes souillant ensuite les carcasses surtout au cours des étapes qui utilisent beaucoup d’eau, comme la plumaison et le lavage.

Le dernier facteur technique étudié est la température de l’eau d’échaudage. Plus celle-ci est élevée, moins les dénombrements de Campylobacter sur les carcasses après éviscération le sont. Cependant, une température trop importante peut brunir la peau du poulet et donner lieu à des défauts de présentation. Les auteurs suggèrent donc d’agir sur d’autres adaptations techniques, comme le temps passé dans l’eau d’échaudage ou le refroidissement, pour éviter de dégrader la qualité de la viande.

1 Seliwiorstow T., Baré J., Berkvens D. et coll. Identification of risk factors for Campylobacter contamination levels on broiler carcasses during the slaughter process. Int. J. Food Microbiol. 2016;226:26-32.

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