Coliques du cheval : facteurs de risque alimentaires et réalimentation - La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1688 du 20/09/2016

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

Une conduite alimentaire inadéquate ou des aliments de mauvaise qualité sont des facteurs de risque d’apparition d’une colique chez le cheval. Le praticien doit alors relever les erreurs commises par l’éleveur afin de proposer des mesures correctives ou préventives.

Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque des coliques du cheval sont les parasites et une mauvaise conduite alimentaire. Les troubles peuvent survenir à la suite de la distribution d’aliments de mauvaise qualité (fourrages grossiers favorisant les impactions, fourrages mal conservés et moisis en raison des mycotoxines) ou en quantité inadéquate (herbe trop abondante et trop riche, herbe insuffisante provoquant un surpâturage avec ingestion de terre, distribution supérieure à 2,5 kg de concentrés par jour, défaut de fourrage par rapport aux concentrés). De plus, des distributions alimentaires trop espacées peuvent provoquer de l’ennui favorisant les ulcères gastriques. Les coliques peuvent également apparaître si l’eau est trop froide, insuffisante ou d’une mauvaise qualité biologique. Enfin, le déséquilibre de la flore digestive lié à un changement alimentaire multiplie par deux à cinq le risque de colique dans les 2 semaines qui le suivent (l’animal est plus sensible à un changement de qualité de foin que de concentrés).

Prévention

Ces risques peuvent être prévenus en distribuant, à des horaires réguliers, des repas légers et nombreux, comprenant plus de 60 % de fourrage, de bonne qualité et bien conservé, pour une quantité totale de 2 kg pour 100 kg de poids vif par jour. Le concentré doit être apporté après le fourrage et également bien conservé. Idéalement, l’eau propre et fraîche est accessible en libre-service. Une transition alimentaire est à effectuer durant 4 à 8 jours, en incorporant progressivement le nouveau fourrage ou le nouveau concentré. De plus, la mise au pâturage doit également être progressive, en gérant la durée en cas de forte poussée d’herbe au printemps. Il convient enfin d’être particulièrement vigilant lorsque plusieurs changements sont réalisés (de lieu, de niveau d’activité ou d’alimentation).

Diète après colique

En cas de survenue d’une colique, la mise à la diète est nécessaire (pose d’un panier de jeûne), mais celle-ci provoque l’apparition d’ulcères gastriques après 24 heures. Le traitement par des anti-acides doit toutefois être réfléchi car il peut favoriser le développement de bactéries pathogènes. Le jeûne prolongé provoque également une diminution de la motilité digestive, une atrophie des villosités intestinales et une augmentation de la perméabilité intestinale, une diminution des défenses immunitaires après 5 jours et une diarrhée. Cela augmente les risques d’endotoxémie et de septicémie, en particulier chez les animaux choqués ou ayant subi une laparotomie. Enfin, le risque d’hyperlipémie n’est pas négligeable chez les chevaux gras ou les poneys. Il convient donc, dans l’idéal, que la mise à la diète ne dépasse pas 2 jours et soit stoppée dès que les signes de transit digestif réapparaissent (borborygmes réguliers, émission de crottins, reprise de l’appétit).

Réalimentation progressive

La réalimentation du cheval convalescent doit être progressive, en réintroduisant d’abord l’eau. Celle-ci peut être laissée à disposition (le cheval peut boire à travers le panier de jeûne). En cas de reflux gastrique, la réhydratation doit d’abord être assurée par voie veineuse (cathéter jugulaire), le soluté de Ringer lactate étant l’un des meilleurs choix. Le fourrage peut ensuite être réintroduit en petites quantités (environ 500 g de foin mouillé ou broutage en main de 15 mn, 4 à 6 fois par jour), puis augmenté progressivement durant 3 jours jusqu’à un retour à une ration normale. L’important n’est pas de couvrir intégralement les besoins de l’animal, mais de lui fournir une ration bien tolérée et adaptée à son appétit. Si celui-ci n’est pas suffisant, la distribution d’aliments séniors broyés par sondage nasogastrique est possible, avec surveillance de sa bonne digestion. Les concentrés sont réintroduits en dernier, progressivement, durant 15 jours.

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