Le financement du matériel de cabinet - La Semaine Vétérinaire n° 1687 du 14/09/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1687 du 14/09/2016

FINANCES

ÉCO GESTION

Auteur(s) : SERGE TROUILLET  

Le choix du financement d’un bien matériel, voire de son amortissement, ne peut résulter que d’une étude serrée de ses aspects financier, comptable et fiscal. Explications avec le cabinet d’expertise comptable en ligne Dougs.

Investir dans du matériel suppose en général de consentir à un effort financier. Qu’il s’agisse de l’achat d’un nouvel équipement ou d’un remplacement, vous devez en considérer tous les aspects, en commençant par vous assurer de sa réelle utilité. Avec cette acquisition, votre travail sera-t-il plus efficace ? Votre clientèle s’élargira-t-elle ? Votre chiffre d’affaires en bénéficiera-t-il ? Une étude de marché parfois s’impose. Une fois l’utilité avérée, un plan de financement devra être élaboré.

Le plan de financement

Il peut être complexe ou simple. Dans le premier cas, vous ferez appel à votre expert-comptable ou à votre centre de gestion agréé pour évaluer la rentabilité prévisionnelle de l’investissement, c’est-à-dire le bénéfice supplémentaire qui en sera potentiellement dégagé. Par exemple, un nouveau matériel de 15 000 €, duquel on escompte 3 000 € de recettes en plus par an, aura un taux de rentabilité de 20 %.

Dans l’autre cas, hors de toute analyse de ce type, le tableau de financement pourra se réduire à sa plus simple expression. Au coût d’acquisition et de financement, vous ajouterez les coûts dérivés. Il peut s’agir de frais de transport, de frais liés à l’installation ou à la maintenance du matériel, voire à une formation spécifique pour son utilisation. Le cas échéant, vous retrancherez le prix de revente ou le montant de la reprise de l’ancien matériel. Pour du petit équipement, du mobilier, cas les plus usuels dans les structures vétérinaires, les coûts dérivés peuvent généralement être forfaitisés à hauteur de 10 % de la valeur d’acquisition du bien.

Vous ramènerez ensuite l’ensemble de ces coûts et de leurs possibles déductions à la période de financement, entre cinq et huit ans selon les investissements dans la majorité des cas. Vous déterminerez de la sorte si le résultat obtenu est comparable avec le financement de votre ancien appareil, dans l’hypothèse d’un remplacement. S’il est similaire, il n’y aura pas d’impact supplémentaire sur votre bilan ; s’il est supérieur, vous devrez veiller à ce que la trésorerie issue de votre activité puisse absorber ce surcoût ; bref, que les projections futures conduisent à augmenter suffisamment votre trésorerie. Cela impliquera une analyse un peu plus précise de cette activité.

Emprunt, crédit-bail ou leasing ?

L’étape suivante est le financement de cette acquisition. « Aujourd’hui, je re commande à mes clients le crédit classi que, assure Guillaume Paour, expert-comptable, cofondateur du cabinet en ligne Dougs. Les taux sont très bas. Certaines banques ont des cellules ou des filiales spécialisées dans l’activité des professions libérales, médicales et paramédicales, dont les équipes dédiées à cette clientèle particulière proposent des taux très intéressants, aux alentours de 1 %. » Si vous achetez à titre professionnel, vous amortissez le matériel et vous déduisez les intérêts d’emprunt de vos revenus. Une acquisition par ce type de financement implique naturellement d’en assumer tout ce qui est lié à sa propriété : les risques, la maintenance, l’éventuelle revente, etc.

Cependant, vous pouvez ne pas désirer vous en soucier, ou, pour des raisons comptables ou fiscales, ne pas souhaiter en faire l’acquisition immédiate. Reste alors la solution de la location. Elle est généralement plus onéreuse, mais offre en contrepartie des avantages qui peuvent s’avérer plus pertinents dans votre cas.

Des sources de financement diversifiées

Pour Guillaume Paour, « c’est une autre philosophie de gestion. Est-ce qu’à l’issue de la location, je décide de lever l’option d’achat pour devenir propriétaire du bien ? Si oui, j’opte pour le crédit-bail : les mensualités seront plus importantes, mais la levée d’option beaucoup plus faible. Je peux également préférer renouveler régulièrement mon bien, auquel cas je choisis le leasing : la levée de l’option d’achat sera plus importante, mais les mensualités bien inférieures ».

Ces financements conviennent pour des matériels nécessitant des investissements lourds ou à obsolescence rapide. Ils représentent une solution commode pour vous équiper rapidement, sans à-coups pour votre trésorerie. Par ailleurs, le matériel n’étant pas comptabilisé dans les immobilisations, l’intégralité de votre capacité d’investissement est préservée. Grâce au crédit-bail ou au leasing, votre structure vétérinaire diversifie ses sources de financement sans modifier l’équilibre de son bilan. Par ailleurs, l’intégralité des loyers étant fiscalement déductible, il en résulte un allégement de votre imposition, au même titre que l’amortissement d’un bien acquis.

Le mode d’amortissement

Tous vos équipements et matériels, indispensables au bon fonctionnement de votre entreprise, perdent de leur valeur au cours du temps. Leurs amortissements vous permettent de déduire fiscalement chaque année une valeur correspondant à cette usure ou à l’obsolescence de ces biens professionnels. Vous devez parallèlement dégager les sommes nécessaires pour le renouvellement des éléments d’actif amortis. Mais comment amortir ces biens ? L’entreprise vétérinaire choisit quasiment toujours le système linéaire, qui est le mode d’amortissement de droit commun le plus simple à utiliser. Ses annuités sont constantes. Le taux appliqué au montant à amortir est identique tout au long de la durée d’amortissement du bien, qui correspond à sa durée d’utilité supposée. L’administration fiscale a émis à cet effet un barème avec des fourchettes qui estiment cette durée d’utilisation du matériel.

Il est possible, pour autant, d’envisager un autre mode d’amortissement, dit dégressif. L’idée est d’amortir un bien plus rapidement pendant les premières années de détention et moins pendant les dernières années, afin de reproduire sa dépréciation réelle dans le temps, qui est rarement linéaire.

L’optimisation fiscale

Le système dégressif ne s’applique qu’aux biens neufs, car ils sont susceptibles de mieux représenter cette perte de valeur dans le temps. « C’est une pratique alternative rare chez les vétérinaires, explique Guillaume Paour. La plupart des bilans que nous avons réalisés chez eux l’ont été sur la base d’un système linéaire. Le système dégressif est un choix de gestion. Son intérêt est de pouvoir amortir davantage immédiatement, et de réduire son imposition à court terme. C’est une forme d’optimisation fiscale, sachant que l’on déduira moins ensuite. Il conviendra alors de trouver d’autres astuces pour prolonger cette optimisation. »

L’acquisition d’un bien peut également être entrevue sous l’angle d’une valorisation de votre fonds pour un éventuel acquéreur, lors de votre départ prochain en retraite ou d’une transmission de votre entreprise. Pour pouvoir bien vendre, mieux vaut intéresser le repreneur. La solution de simplicité pour celui-ci sera de ne pas avoir à tout racheter à neuf, de ne pas avoir de coûts cachés liés à la reprise. Il préférera parfois reprendre une structure très bien équipée, quitte à l’acheter plus cher.

L’intérêt du système dégressif est de pouvoir amortir davantage immédiatement, et de réduire son imposition à court terme.
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