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ONCOLOGIE
PRATIQUE CANINE
L'ACTU
Auteur(s) : ALEXIS LECOINDRE
Le guide de l’AAHA expose les nouvelles modalités diagnostiques et thérapeutiques en oncologie vétérinaire et propose des monographies pour aider le praticien dans la prise en charge de l’animal cancéreux.
Un groupe d’experts réunis par l’American Animal Hospital Association a élaboré un guide1 qui reprend les éléments importants dans la prise en charge des patients cancéreux. Il s’agit avant tout d’une réflexion globale sur l’oncologie vétérinaire actuelle, particulièrement dans certains domaines (diagnostic, prise en charge thérapeutique, sécurité du patient et du personnel, dialogue avec les propriétaires), l’objectif étant de fournir des lignes directrices pour une gestion optimale du patient.
Le choix des modalités thérapeutiques et le pronostic sont basés sur le type, le grade histologique et le stade de la tumeur, un diagnostic précis est donc primordial. Si la cytologie et l’histologie demeurent incontournables dans l’établissement d’un diagnostic, d’autres tests, tels que l’immunohistochimie, les marqueurs de prolifération, la cytométrie en flux fournissent souvent des informations pronostiques supplémentaires ou permettent d’identifier des cibles thérapeutiques potentielles. Une communication avec un pathologiste ou un spécialiste en oncologie est souvent nécessaire pour identifier ces tests.
La chimiothérapie métronomique est l’administration ininterrompue de faibles doses d’agents cytotoxiques à des intervalles fréquents et réguliers. Des études récentes suggèrent que cette approche peut être au moins aussi efficace que la chimiothérapie conventionnelle (l’administration d’agents chimiothérapeutiques à la dose maximale recommandée suivie d’une période de récupération pour les cellules sensibles : la moelle osseuse et le tractus gastro-intestinal). Cette démarche est associée à une toxicité et un coût moindres. La cible clé de la chimiothérapie métronomique est l’angiogenèse tumorale, contrairement à la chimiothérapie conventionnelle, qui cible les cellules à division rapide. Le cyclophosphamide est l’agent le plus fréquemment utilisé, puis la lomustine (également connue sous l’appellation CCNU) et le chlorambucil. L’objectif reste une stabilisation de la maladie plutôt qu’une réduction globale de la charge tumorale. La majorité des oncologues envisagent ces protocoles à la suite d’un échec ou d’un refus de la part du propriétaire d’un protocole thérapeutique conventionnel.
La chimiothérapie ciblée fait appel aux inhibiteurs des tyrosines kinases (tocéranibe et masitinib), enzymes responsables de l’activation des protéines impliquées dans les voies de signalisation qui régulent la prolifération cellulaire normale et la survie. Objets de recherches intenses, ils présentent toutefois des limites, avec des cas de ré́sistances ou d’absence de ré́ponse thé́rapeutique en dépit de l’expression avé́ré́e de la cible molé́culaire. Les experts posent la question de l’optimisation des critè̀res de leur prescription.
Stimuler le système immunitaire pour l’aider à lutter contre le cancer est une démarche particulièrement attractive, en particulier pour le traitement des tumeurs malignes agressives et la prévention ou le contrôle des métastases. Un vaccin à ADN contre le mélanome oral de stade II ou III est disponible en Amérique du Nord et est indiqué lorsqu’un contrôle local a déjà été obtenu. D’autres immunothérapies sont actuellement étudiées dans des essais cliniques, comme des anticorps monoclonaux pour les lymphomes et des anticorps contre le facteur de croissance des nerfs (nerve growth factor, NGF), qui peut pallier la douleur associée à l’ostéosarcome canin.
La radiothérapie palliative est une approche importante en oncologie vétérinaire. Son but est d’améliorer la qualité de vie, de diminuer la douleur et de minimiser l’hospitalisation. La radiochirurgie et la radiothérapie stéréotaxique (en trois dimensions) sont des technologies innovantes permettant de diriger des faisceaux vers une région très spécifique sans affecter les tissus normaux. Ces méthodes vont devenir incontournables dans un avenir proche en médecine vétérinaire, selon les spécialistes.
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1 Biller B., Berg J., Garrett L. et coll. 2016 AAHA oncology guidelines for dogs and cats, J. Am. Anim. Hosp. Assoc. 2016;52(4):181-204.
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