La rurale vogue sur les nouveaux courants de pensée - La Semaine Vétérinaire n° 1685 du 31/08/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1685 du 31/08/2016

CONGRÈS DE BUIATRIE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : BÉATRICE BOUQUET 

Vaccination, inflammation et nouveautés se sont invitées au Congrès mondial de buiatrie qui s’est tenu à Dublin, en Irlande, du 3 au 8 juillet.

Plus de 3 000 vétérinaires et autres spécialistes techniques ou scientifiques en médecine ou chirurgie bovine se sont réunis à Dublin début juillet : le Congrès mondial de buiatrie était accueilli par l’Irlande cette année. Si le pays insulaire voisin bénéficie d’un territoire maritime comparable au nôtre et mise énormément sur l’aquaculture, il cherche aussi à amorcer un virage terrestre en élevage. Le laitier se teinte de plus en plus d’allaitant et s’intensifie. Le choix des thèmes pour cette édition 2016 et des produits vantés dans l’exposition commerciale traduisent la convergence des pressions sociétales ou économiques sur la médecine vétérinaire en production bovine.

Accent sur la prévention et les vaccins

Terminé les affiches d’antibiotiques suspendues au-dessus des têtes des congressistes à l’heure du déjeuner. Les vaccins occupent le devant de la scène. Les plus grands sponsors de l’événement proposaient des symposiums consacrés à la prévention, qui ont fait salle comble (Bayer, Boehringer Ingelheim, MSD). Bande à part mais tapis rouge pour Hiprah qui invitait en privé mais en grand comité dans un ancien hôpital de la ville reconverti en musée d’art moderne, pourun doublé préventif et vaccinal, respiratoire et mammites. Chez Merial, « major plus partner », une vraie ruche humaine allait au-devant des congressistes pour leur présenter Bovalto® Respi 4.

Pour aller plus loin dans la veine de l’immunité, Elanco a mis en vedette Imrestor®, un immunostimulant visant le péripartum de la laitière. À base d’une cytokine, le pegbovigrastim, il booste les neutrophiles, trop souvent déprimés par le déficit énergétique autour de la mise bas d’une vache forte productrice. Une administration orale dans la semaine avant la mise bas (injection la plus “importante”) et une autre dans les 24 heures qui suivent sont préconisées, selon l’autorisation de mise sur le marché. Ce produit a un impact sur l’état infectieux général et pourrait avoir un effet sur les métrites, qui est à confirmer avant que cette indication ne figure sur l’étiquette.

Combattre l’inflammation

Quant aux conférences clés du congrès, en nombre astronomique, elles filaient notamment l’idée que l’excès d’inflammation est l’élément délétère à combattre par le vétérinaire – que ce soit lors de mammite, de bronchopneumonie infectieuse enzootique, de métrite ou de pododermatite. Les maladies à composante inflammatoire ne peuvent pas être vaincues à grands coups d’antibiotiques, mais il convient dans un premier temps d’en améliorer le diagnostic. Les marqueurs de l’inflammation sont en vogue. Un conférencier et un laboratoire allemand vantaient la mise en place du dosage de sérum amyloïde A en routine. Dans les écoles, des équipes cliniques souhaitent aussi s’investir dans le sujet (notamment à Montréal, au Canada).

Une autre nouveauté associait économie et recyclage : les vaches dormiront-elles demain sur du compost ? De nombreuses exploitations y ont déjà recours en Israël, quelques fermes bretonnes en font l’expérience et toute une équipe de recherche anglaise l’a testé. Mais quid des mammites ? Ou du recyclage, dans le même temps, de résistances aux antibiotiques ? Les Britanniques sont prudents. Quoi qu’il en soit, selon les intervenants qui l’ont vécu, les vaches y trouvent un confort. S’agissant d’une sorte de labourage, l’entretien est par ailleurs moins contraignant que le paillage.

La rurale mondiale en Irlande a su recycler les vieilles certitudes (prévenir vaut mieux que guérir) et présenter les dernières tendances.

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