L’environnement lumineux des NAC

L’environnement lumineux des reptiles est considéré par les terrariophiles comme un élément essentiel de l’équilibre environnemental de leur animal. Une fois n’est pas coutume, c’est bien dans ce règne animal que l’importance des spectres lumineux a été la plus étudiée par le milieu scientifique. La notion de spectre lumineux semble toutefois, depuis quelques années, s’ouvrir aux autres espèces animales que sont les oiseaux et les mammifères. En effet, des études récentes conduites chez des perroquets, des lapins et différents rongeurs montrent le réel bénéfice d’un environnement lumineux adapté, notamment en matière de photopériode et d’apports d’ultraviolets.

Spectre visible et autres rayonnements

Lorsque la lumière est considérée dans l’environnement de l’animal, le propriétaire tend à se baser sur le spectre lumineux visible, au risque de négliger les apports indispensables constitués par les rayonnements invisibles. Les terrariophiles avertis pensent, bien sûr, aux ultraviolets B (UVB), mais parfois sans se soucier de la cohérence des spectres imposés à l’animal. En effet, il existe, à l’état naturel, une continuité des spectres, qui font que plus la lumière est abondante (spectre visible), plus les infrarouges (IR) et les ultraviolets le sont. L’animal cherche donc, en même temps que la lumière adaptée à ses besoins, un apport de chaleur et d’ultraviolets conjoints (figure du haut). En captivité, différents systèmes (lampes ou câbles chauffants, ampoules ou néon UVB, lampe “lumière du jour”) sont additionnés pour recréer la totalité du spectre lumineux, avec des incohérences fréquentes (figure du bas), à l’origine d’inconfort et de maladies.

Chez les oiseaux et les mammifères

Besoins

Chez les oiseaux et les petits mammifères, espèces homéothermes, les apports IR peuvent être négligés bien qu’ils ne doivent pas être incohérents avec l’environnement lumineux et rester dans la gamme de confort thermique de l’animal. Les UVB sont essentiels pour le métabolisme dentaire et osseux. Le bénéfice d’une exposition quotidienne volontaire, plusieurs heures durant, aux UVB est désormais reconnu dans la gestion de l’hypocalcémie, notamment chez le gris du Gabon, et dans la prévention des troubles dentaires, chez le lapin et l’octodon, par exemple. Les ultraviolets A (UVA) appartiennent au spectre visuel des oiseaux : ils participent à la reconnaissance de l’espèce, ainsi qu’au dimorphisme sexuel. Comme chez les reptiles, des apports adaptés sont donc essentiels afin que l’animal ait un comportement social, alimentaire et reproducteur adéquat. Chez les petits mammifères, les UVA ne semblent pas appartenir au spectre visuel.

En pratique

L’accès à l’extérieur plusieurs heures durant la journée, à l’abri des courants d’air, avec la possibilité de retrait à l’ombre et à l’écart des prédateurs, doit être recommandé aux propriétaires, dès lors que le climat et la saison le permettent. Cela améliore le bien-être de l’animal, favorise l’exercice physique, stimule le comportement exploratoire et permet l’exposition aux UVB. En dehors de cet accès, la mise à disposition dans l’environnement d’une lampe UVB s’avère bénéfique. Les animaux doivent pouvoir s’y exposer sur la base du volontariat : la lampe est ainsi placée face à l’un des perchoirs de l’oiseau, à une extrémité de l’enclos du lapin ou du rongeur, ou dans l’habitation en cas de vie en semi-liberté. De cette manière, l’animal peut, à tout moment, choisir ou non de s’exposer.

Chez les reptiles

Il existe sur le marché une multitude de produits destinés à réchauffer, éclairer ou délivrer des UVB aux différentes espèces animales accueillies comme animaux de compagnie (tableau). Il convient de bien connaître les grands principes de fonctionnement de ces systèmes afin de pouvoir évaluer la qualité d’une installation lumineuse et donc d’éviter les mauvaises utilisations. En pratique, chez les reptiles, une seule lampe ne peut pas permettre de couvrir tous les besoins de l’animal. Il est impossible avec un seul dispositif chauffant et lumineux d’espérer recréer les gradients thermiques et lumineux nécessaires dans l’environnement minimaliste qu’est un terrarium, et encore moins de reproduire une photopériode et des variations d’intensité lumineuse adaptées aux besoins de l’espèce. Il est nécessaire d’additionner différents systèmes de chauffage et d’éclairage en veillant à ce que le spectre lumineux complet reste cohérent pour l’animal (là où il y a le plus de lumière, il y a le plus de chaleur). Il est également intéressant d’ajouter des ampoules de faible luminosité, qui, allumées grâce à un programmateur en décalage de l’installation principale, permettront de réaliser un effet d’aube et de crépuscule bénéfique pour l’animal. Enfin, il importe de ne pas négliger les distances d’exposition et les obstacles aux rayonnements : l’animal doit pouvoir librement choisir de s’exposer directement aux rayonnements (par exemple, sur un branchage au plus près de la lampe correctement protégée) ou au travers de son microhabitat, en fonction de ses besoins, qui varient tout au long de la journée.
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