Tout bio, tout propre

Informer et former les éleveurs sur la biosécurité dans les élevages font partie des fonctions des praticiens. Isoler, nettoyer, désinfecter, c’est la base, même dans les structures vétérinaires. Il est plus facile de défendre les concepts de biosécurité auprès des éleveurs quand il n’apparaît pas trop de décalage entre ce que le professionnel explique et ce que lui-même montre de ces beaux principes. Discuter désinfection devant une voiture propre sera mieux perçu que si on n’en voit plus la couleur.

Isoler les animaux contagieux dans les structures vétérinaires ne semble pas toujours évident : l’existence d’un local dédié à l’hospitalisation des contagieux n’est citée que par la moitié des participants à notre enquête sur la biosécurité¹. Avoir un local ou un box spécifique, c’est bien, encore faut-il s’astreindre à la discipline d’en conserver l’usage seulement pour les contagieux.

Organiser les actes au cabinet et les visites en fonction du risque infectieux relève de la gageure : les clients sont exigeants et ne comprendront pas tous que parfois la prudence sanitaire devrait prévaloir sur leurs désirs d’“à ma guise”. Cela serait pourtant préférable, quand c’est possible : commencer les chirurgies par les animaux les plus “propres” ; éviter le suivi reproduction après avoir fait une visite pour un avortement ou une suspicion épidémique ; laisser place à l’usage unique. Des détails, mais qui permettent de mettre en place des pratiques saines et défendables. Même si l’usage unique a un coût, il véhicule une image de sérieux auprès des clients exigeants ou déjà engagés dans des démarches de prévention ou de qualité.

En réponse au risque, une partie des confrères misent sur la formation, la leur et celle de leurs employé(e)s, et sur la mise en place de protocoles plus ou moins standardisés. Ceux recommandés par l’université vétérinaire de Liège (Belgique) sont en ligne, ils constituent de bons éléments de réflexion. Une thèse est en cours à l’École nationale vétérinaire d’Alfort sur le risque de contamination par les stéthoscopes… ●

¹ Lire pages 32 à 36 de ce numéro.