En tant que vétérinaire expatrié au Royaume-Uni, comment vivez-vous le Brexit ? - La Semaine Vétérinaire n° 1683 du 12/07/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1683 du 12/07/2016

FORUM

@... VOUS !

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR  SERGE TROUILLET 

LA VIE CONTINUE, NOUS VERRONS BIEN

Avant le référendum, la question du Brexit n’était pas au cœur des conversations sur notre lieu de travail ni avec notre clientèle. Pourtant, mon accent français ne laisse aucun doute sur mes origines. Mais les Anglais sont très bien élevés, ils ne veulent pas faire d’erreur de comportement. Ils n’osaient pas lancer le sujet lors d’une consultation où dominait l’inquiétude sur l’état de santé de leur animal. Cependant, dès le lendemain du vote, chacun ne parlait que de ça ! Les nurses ont même échangé entre elles des propos parfois agressifs, ce qui n’est pas habituel en Angleterre. Il faut dire qu’à l’Animal Health Trust, 80 % des employés sont étrangers ! Notre hiérarchie s’est empressée de nous adresser plusieurs courriels à tonalité rassurante, indiquant que les négociations sur l’avenir de la profession prendront au moins deux ans. Si, en tant que vétérinaires expatriés, nous sommes convaincus de ne rien risquer, nous redoutons toutefois que les règles concernant la délivrance de l’équivalence du diplôme et le droit de travailler au Royaume-Uni ne se durcissent, voire ne deviennent un parcours du combattant. Quoi qu’il en soit, je reste très positif. La vie continue, nous verrons bien.

Adrien Aertsens (Liège 2006)

L’AVENIR SEMBLE EN SUSPENS

Depuis l’annonce du résultat du référendum, grande est la stupeur au Royaume-Uni ! D’aucuns confessent ne plus reconnaître leur pays ; un ami français m’a dit avoir l’impression d’être un adolescent dont les parents venaient de lui annoncer qu’ils divorçaient ; beaucoup de personnes ayant voté pour le Brexit estiment, après coup, ne pas avoir voté en connaissance de cause : on les appelle les “Regret”… Le quartier dans lequel j’effectue de fréquentes visites à domicile, notamment le quartier français, se situe dans le sud-ouest plutôt favorisé de Londres ; le Bremain y était largement majoritaire. Ce n’était pas le cas chez les chauffeurs de taxi, par exemple, qui souffrent de la concurrence des taxis Uber conduits par des Polonais ou des Grecs. Ou encore dans le bâtiment, sur lequel la mainmise par des entrepreneurs, notamment polonais, est grandissante. À la campagne, enfin, fleurissaient partout sur les maisons des affiches “Leave” ! Aujourd’hui, l’avenir semble en suspens. Personnellement, mon diplôme est reconnu ici et devrait le rester. Cela fait 16 ans que j’exerce à Londres, où je suis le seul vétérinaire français, mais avec le départ éventuel de banques et, corrélativement, de banquiers français, je pourrais perdre une partie de ma clientèle.

Pascal Sulzer (A 87)

NOUS SOMMES PERPLEXES

Pour nous, expatriés, la situation est floue. La plupart de ceux qui pourraient appliquer la décision de ce Brexit ne sont pas clairs sur ce qu’ils entendent faire des citoyens européens installés au Royaume-Uni. Nous sommes dans l’incertitude. Il est possible que notre statut change. En tant que travailleurs immigrés hautement qualifiés – je suis moi-même chirurgien spécialiste européen –, nous ne nous sentons pas trop menacés. Même mes enfants sont nés en Angleterre. Pour autant, nous sommes dans une zone de gris qu’il va falloir clarifier. Là où j’exerce, dans un centre hospitalier qui est un centre de référés, au moins la moitié des spécialistes ne sont pas des Britanniques. Nous plaisantons un peu moins depuis que la question des citoyens étrangers est sur la table. Nous sommes perplexes. Certaines décisions pourront changer notre avenir. S’il faut un visa de travail, si des quotas de vétérinaires sont mis en place, nous ne serons pas protégés par un lobby vétérinaire, aujourd’hui inexistant au Royaume-Uni. L’Ordre anglais a fait un commentaire selon lequel le résultat de ce référendum ne remettrait pas en question les qualifications des vétérinaires non britanniques ; tant mieux, dont acte. Mais nous restons dans le doute.

Hervé Brissot (T 94)
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr