Quel bilan faites-vous du plan ÉcoAntibio ? - La Semaine Vétérinaire n° 1682 du 06/07/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1682 du 06/07/2016

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Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR  SERGE TROUILLET  

UN PLAN BIENVENU, MAIS PERFECTIBLE

Nous avons accueilli ce plan comme une nécessité. Il fallait enrayer cette dérive qui avait conduit à délivrer des antibiotiques critiques, surtout les quinolones, sans voir les animaux auxquels ils étaient destinés. De ce fait, cette réglementation n’a rien changé pour nous. Elle a validé nos principes tournés vers la prévention. En revanche, elle modifie la gestion de la trésorerie de nos cabinets. La fin des remises a en effet gelé une partie de la marge qui nous revenait. Aujourd’hui, nous sommes entièrement dépendants du paiement des éleveurs dont les arriérés n’en finissent pas de s’accumuler. S’ajoute à cela l’obligation pour les vétérinaires d’avancer la subvention de l’État pour la tuberculination, qui met certains d’entre nous en difficulté. Enfin, la prochaine étape de ce plan devrait se traduire par une confusion du vétérinaire sanitaire et du vétérinaire traitant. Cela permettrait de ne pas banaliser la délivrance des médicaments et de juguler l’échappement à cette restriction de l’usage des antibiotiques. La priorité doit être accordée au vétérinaire qui connaît l’état sanitaire du troupeau, tout en rémunérant le spécialiste, qui a toute sa légitimité, en honoraires et non plus par le biais du médicament.

Alain Mayer

NOUS VIVONS DANS LA SOCIÉTÉ, NON À CÔTÉ

Cette démarche est très positive, son objectif étant de hausser le niveau de qualité des produits agricoles tout en améliorant le bien-être des animaux. En élevage rationnel, les médicaments sont une charge que les éleveurs s’attachent à toujours réduire davantage. Il leur faut produire la meilleure viande (du porc pour ce qui concerne notre activité) au meilleur coût, et utiliser des antibiotiques témoigne pour eux d’un échec. C’est l’esprit dans lequel nous travaillons. Cela fait longtemps que nous ne sommes plus axés sur l’idée de vivre du médicament. Le conseil médical est une partie du conseil global, un conseil qui embrasse de nombreux domaines liés à l’élevage, comme la génétique, la nutrition, le logement des animaux, leur conduite, etc. En réalité, le plan ÉcoAntibio a simplement accéléré une évolution qui était déjà inscrite dans notre pratique vétérinaire. Nous avons dû composer avec les nouvelles contraintes, notamment pour remplacer certaines molécules, quitte parfois à friser le grand écart pour y parvenir. Mais cela fait partie de notre métier que de nous adapter. Comme c’est celui des éleveurs de répondre à la demande des consommateurs. Eux comme nous vivons dans la société, non à côté.

Alain Riaucourt

UNE RÉGRESSION, POUR LES PRATICIENS

Nous retenons surtout de ce plan ÉcoAntibio des contraintes de non-utilisation d’antibiotiques en première intention, une pratique habituelle pour nous. Notamment pour ce qui concerne les quinolones en pathologies urinaires et respiratoires ou encore, dans certains cas de fractures souillées ou lors d’infections, la mise en œuvre d’une double antibiothérapie d’emblée. Nous ne pouvons plus le faire dorénavant, ce que nous jugeons préjudiciable à la qualité des soins que nous apportons. Je demeure personnellement dubitatif sur l’intérêt réel d’interdire aux vétérinaires canins l’utilisation de quinolones et de céphalosporines de 3e génération. Nous en faisions, selon la formule consacrée, un usage raisonné, avec des traitements de durée recommandée. Que reste-t-il maintenant en antibiothérapie utilisable chez le chien et le chat ? En antibiothérapie de prophylaxie ? Quid de la marbofloxacine, qui n’est plus utilisable en première intention chez les rongeurs ? Je pense que ce plan constitue une régression dans l’exercice de notre profession. S’il présente des vertus en évitant certains débordements évidemment inacceptables, il pénalise le praticien consciencieux qui en conçoit une forme de méfiance à son égard, sinon du mépris.

Philippe Jumelle
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