Mutation liée à la sensibilité aux mammites chez les ovins laitiers

Une mutation a été identifiée et caractérisée comme étant associée à la sensibilité aux mammites (concentrations de cellules somatiques, CCS, élevées) dans le gène Suppressor of cytokine signaling 2 (SOCS2) du chromosome OAR3 chez les ovins laitiers. Cette mutation est en effet associée à des CCS élevées (différence de 12 % entre les animaux homozygotes à génotype sauvage et muté).

Elle modifie un acide aminé situé dans le domaine de fixation de la protéine SOCS2 à ses ligands. Elle diminue ainsi beaucoup son affinité pour le récepteur de l’hormone de croissance (growth hormon receptor, GHR).

Le gabarit des brebis portant l’allèle muté est supérieur (différence de poids moyen de 18 % à l’âge adulte avec les brebis à génotype homozygote sauvage, et différence de taille moyenne de 9,2 %). Les brebis hétérozygotes montrent des tailles et des poids généralement intermédiaires. Ce résultat est en adéquation avec l’hypothèse de l’invalidation de la fonction de SOCS2, qui perturbe la voie de signalisation du GHR. Cette mutation est également associée à de meilleures performances de production laitière (différence de 4,4 % entre les brebis issues des béliers homozygotes à génotype muté et sauvage), probablement aussi en raison de l’absence de rétrocontrôle des voies de signalisation de la prolactine.

Ceci suggère que la mutation définit plusieurs caractères phénotypiques (effet pléiotrope), SOCS2 apparaissant comme étant au croisement entre caractères de production et de résistance aux maladies, en jouant un rôle dans le contrôle de l’inflammation. La mutation doit ainsi être prise en compte dans les programmes de sélection visant à la fois une augmentation de la production et l’amélioration de la robustesse des animaux.
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Article rédigé d’après une présentation faite par Rachel Rupp, de l’Inra de Castanet-Tolosan (Haute-Garonne), lors des 22^es journées 3R à Paris, les 2 et 3 décembre 2015.