La Fondation Visio lance un pôle de recherche vétérinaire

De l’homme à l’animal... Focalisée depuis sa création en 2011 sur la lutte contre les maladies cécitantes et le développement de solutions technologiques pour accompagner le quotidien des malvoyants et des non-voyants, la Fondation Visio élargit son spectre vers la pathologie animale avec la mise en place, en avril dernier, d’un pôle vétérinaire dédié. « Unique en France, celui-ci a une double vocation, explique Pascale Humbert, responsable du mécénat et des grands donateurs au sein de la fondation. Il intervient à la fois en recherche médicale canine pour limiter les maladies rencontrées potentiellement par les chiens guides d’aveugles, tels le labrador, le berger allemand, le golden retriever et le caniche royal, mais aussi pour optimiser le bien-être du chien guide et de son maître dans les déplacements. » Composé d’une dizaine d’experts, dont cinq vétérinaires¹, intervenant à titre bénévole, le comité scientifique du pôle vétérinaire a retenu trois axes de recherche : les maladies oculaires, les affections neurologiques, musculaires et locomotrices et les troubles digestifs liés à l’alimentation.

Une enveloppe de 150 000 €

Pour ce faire, la fondation vient de lancer un appel d’offres, notamment auprès des quatre écoles vétérinaires, du Centre national de la recherche scientifique et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. « Contrairement à l’humaine, les équipes de recherche sont assez diffuses, ce qui rend complexe la mise en place de ce pôle », observe Pascale Humbert, qui s’apprête à lancer une campagne de mécénat auprès des entreprises, des laboratoires et des groupes industriels, destinée à financer l’opération. Ce programme inédit devrait bénéficier d’une enveloppe de 150 000 € qui sera attribuée à un, deux ou trois projets, dans la limite de 70 000 € par projet qui, autant que possible, pourront s’appliquer à la médecine humaine et vétérinaire. Les dossiers devraient être réceptionnés dès cet été. Le comité scientifique opérera une sélection à l’automne. Celle-ci sera soumise au conseil de surveillance de la fondation en décembre prochain. La durée des programmes de recherche ne devrait pas excéder deux à trois ans.

Dans l’immédiat, le pôle vétérinaire prépare le lancement d’un nouveau type de harnais, plus souple et plus confortable, et d’un simulateur mécanique imitant les mouvements du chien, permettant aux malvoyants et aux non-voyants d’apprendre à mieux se déplacer. Ces outils utilisent de nouveaux matériaux, imaginés par les équipes de R & D de la fondation, pour favoriser l’intégration personnelle et professionnelle des déficients visuels et de leur compagnon de route.
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¹ Jean-Pierre Genevois, Catherine André, Gilles Chaudieu, Claude Beata et Marie Abitbol.