Des recommandations pour les élevages qui accueillent du public

En 2014, 46 personnes¹ ont été contaminées par Coxiella burnetii dans la Drôme, sur une courte période. Il s’agissait majoritairement de femmes et d’enfants, qui avaient participé à une opération “fermes ouvertes”, organisée pendant un week-end. En général, la contamination a lieu dans le cadre professionnel et concerne plutôt des hommes (éleveurs, techniciens, vétérinaires). L’origine de cette épidémie serait un seul élevage ovin dans lequel la bactérie circulait et où un avortement à Coxiella burnetii s’était produit la nuit précédant la manifestation. Santé publique France (nouveau nom de l’Institut de veille sanitaire) souligne que le nombre de personnes atteintes est sous-estimé : 93 signalements ont été enregistrés, 46 cas confirmés, mais 500 à 600 personnes avaient été potentiellement exposées pendant le week-end “fermes ouvertes”. Pour des événements dont l’entrée est libre, il n’existe pas de liste de visiteurs, il est alors très difficile de procéder à une enquête épidémiologique exhaustive.

N’ouvrir que les élevages négatifs

La fièvre Q est une maladie à déclaration obligatoire chez l’homme, pas chez l’animal. Les résultats du programme pilote de surveillance de la fièvre Q chez les ruminants domestiques ont été dévoilés durant les dernières journées des groupements techniques vétérinaires (GTV)². Ce programme, qui a duré trois ans, était déployé dans dix départements et a montré que la proportion d’ateliers ayant au moins un animal positif (sérologie) est de 36 % dans l’espèce bovine, 56 % pour les ovins et 61 % pour les caprins, avec une prévalence intracheptel de 41 % pour les caprins, 22 % pour les bovins et 26 % pour les ovins.

Il est recommandé de ne pas ouvrir au public des exploitations contaminées, surtout en période de naissance, où le risque de transmission à l’homme est très élevé. Il est également conseillé aux vétérinaires de bien informer les éleveurs du danger que constitue la fièvre Q zoonotique. Les symptômes chez l’homme sont généralement comparables à ceux de la grippe, et d’intensité variable selon les individus (fièvre, céphalées, arthralgies ou myalgies, toux avec des radiographies pulmonaires anormales), ou plus graves en cas de grossesse ou d’immunodépression. Il est, par ailleurs, souligné que la transmission de la bactérie par des poussières contaminées peut se faire à distance : dans le cas de la Drôme, un homme a été atteint, sans avoir visité d’élevage, par la manipulation des vêtements de son petit-fils qui s’était rendu dans la ferme incriminée.
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¹ Santé publique France, bit.ly/28MiiNK.

² Proceeding des Journées nationales des GTV 2016, pages 465 à 471.