Vous avez dit « simplification » ?

Il y a quelques jours, la profession découvrait les recommandations du rapport sur la prescription hors examen clinique, rédigé par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Ces propositions n’ont pas manqué de susciter la curiosité de nombreux confrères, voire leurs interrogations et, parfois même, leur incompréhension.

Qu’en pensent des acteurs clés du monde vétérinaire ? Notre dossier¹ leur donne la parole. La suppression des quotas de prescription est-elle une mesure inquiétante ? Pour Christophe Brard, président de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), la réponse est affirmative, surtout si l’on estime que ce changement « n’est pas souhaité par la profession ». Quid de la proposition qui obligerait le vétérinaire à rédiger une ordonnance au moment de la réalisation du protocole de soins ? Michel Baussier, président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV), répond sans retenue : « Une mesure franchement stupide et pas forcément dépourvue d’arrière-pensées cyniques ou mercantiles. » Pour Éric Lejeau, vice-président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), il s’agit « d’une recommandation complètement aberrante, qui constitue une porte ouverte à une délégation de la prescription hors examen clinique, notamment aux affairistes ». Jean-Louis Hunault, président du Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires (SIMV), se veut, quant à lui, optimiste sur les mesures qui visent à lutter contre l’antibiorésistance.

Mais, au final, ce rapport atteint-il son objectif de simplification du cadre réglementaire posé par le décret de 2007 ? À la lecture de ces quatre points de vue, rien n’est moins sûr. ●

¹ Lire pages 46 à 51.