Observatoire des professions : du vétérinaire au médecin

Les interrogations et les défis de la profession médicale sont-ils les mêmes que ceux des vétérinaires ? Selon l’Atlas de la démographie médicale, sur certains points, la réponse est oui, par exemple pour les déserts médicaux. Il est d’ailleurs intéressant de constater que des démarches similaires ont été instaurées dans les deux métiers pour pallier certaines situations. Ainsi, si les stages tutorés pilotes ont été mis en place en médecine vétérinaire depuis quelques années, le tutorat existe aussi en médecine humaine. Anne Bottet, professeur à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand et responsable des stages ambulatoires, a d’ailleurs présenté ce dispositif d’enseignement lors du colloque « Le vétérinaire, la carte et le territoire », le 12 mai dernier au ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt à Paris¹. Une enquête réalisée par la commission jeunes médecins montre la nécessité de développer une formation initiale plus proche du terrain pour renforcer l’attractivité d’une spécialité et de territoires en souffrance.

Le tutorat associe le médecin généraliste et l’enseignant. « Un stage demande un investissement en matière de ressources humaines. Il est obligatoire en première année », explique Anne Bottet. Des honoraires pédagogiques sont versés par le ministère.

Le nombre de généralistes subit une chute

285 840 médecins étaient inscrits au tableau de l’Ordre au 1^er janvier 2016, contre 118 842 en 1979 ! Soit une augmentation de 140 %. En près de dix ans, entre 2007 et 2016, le nombre de médecins en activité régulière est resté stable (- 0,4 %), tandis que celui de médecins retraités est en forte hausse (+ 87,7 %). Entre 1979 et aujourd’hui, le nombre de médecins actifs a progressé de 92,4 % et celui de retraités de 940 % ! Dans leur ensemble, les spécialités médicales et chirurgicales voient leurs effectifs augmenter, alors qu’à l’opposé le nombre de généralistes subit une chute, ce qui inquiète l’Ordre des médecins qui redoute la perte d’un médecin généraliste sur quatre sur la période 2007-2025. La disparité est, bien entendu, régionale et, comme pour la profession vétérinaire, l’Ordre raisonne en matière d’attractivité.