La SNGTV dévoile son plan d’action

L’Administration a demandé aux organisations professionnelles vétérinaires de rédiger un plan d’action. La Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), représentée par Stéphanie Philizot, vétérinaire à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or), en a présenté les grandes lignes, à l’occasion du colloque organisé par le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) au ministère de l’Agriculture, le 12 mai¹.

Maintenir les vétérinaires au service des productions animales

Pour répondre à la problématique du maintien des praticiens au service des productions animales, Stéphanie Philizot a évoqué la première attente des vétérinaires, qui concerne leur reconnaissance au-delà des urgences.

Favoriser l’installation des jeunes, notamment par le tutorat et l’accompagnement financier, semble par ailleurs nécessaire.

Des mesures permettraient de maintenir les vétérinaires déjà en exercice :

- un nécessaire seuil de rentabilité en productions animales ;

- le soutien des zones à faible densité d’élevage ;

- une concurrence loyale. « Nous ne sommes pas les seuls, il y a de la place pour tout le monde. Les vétérinaires pratiquent des actes dans des structures qui pèsent beaucoup plus lourd en charges », note notre consœur ;

- l’accès aux données d’élevage. L’idée est d’être pertinent dans son domaine : « Il est regrettable que les données sanitaires filtrent si peu d’un département à l’autre, car c’est notre performance au service des éleveurs qui s’en trouve diminuée. »

Les vétérinaires sanitaires : quels partenariats ?

« Qu’attendons-nous des vétérinaires ? », s’interroge Stéphanie Philizot. Des missions historiques sont à conforter ou à aménager : les prophylaxies, la police sanitaire (des actes souvent réalisés en urgence), les visites sanitaires (des vecteurs forts pour passer des messages), les plans d’urgence (les vétérinaires sont volontaires, il importe donc d’organiser ces plans) et d’action pour les dangers sanitaires de 2^e catégorie (les praticiens ne sont impliqués dans la réflexion que dans certains départements), le mandatement, le réseau des référents thématiques (encéphalopathie spongiforme bovine, pestes aviaire et porcine, etc.). « Enfin, un réseau de référents se monte et s’entretient », conclut Stéphanie Philizot.

Parmi les missions à créer et à déployer figurent la surveillance événementielle et la veille épidémiologique, l’hygiène alimentaire, le bien-être animal. Il importe aussi de développer la biosécurité. Des missions sont par ailleurs à définir concernant les animaux de compagnie, de sport et de loisirs. Quant à celles portant sur la faune sauvage, elles sont parfois confuses.

Il convient donc de « valoriser le savoir-faire et la plus-value des vétérinaires » , poursuit notre consœur.

La modernisation de la rémunération (par la nationalisation des tarifs des actes) et des tâches administratives sont ainsi nécessaires. Le positionnement des vétérinaires dans les circuits d’information est indispensable : « Comment jouer le rôle de sentinelle si on est aveugle ? Il est indispensable que les informations sanitaires puissent être retrouvées facilement. Le portail ne doit pas se limiter aux maladies de 1 ^re catégorie. Il importe de cr éer un outil de dynamique et d’anima tion du réseau sanitaire », souligne notre consœur.

Animation du réseau des vétérinaires sanitaires

Les rôles des organismes vétérinaires à vocation technique (OVVT) sont multiples : assurer le lien entre le réseau des vétérinaires sanitaires et la DD(CS)PP², percevoir le rôle des vétérinaires sanitaires et contribuer au bon déroulement des missions qui leur sont confiées, encourager la formation continue et l’information, renforcer la collaboration avec les autres acteurs du sanitaire, augmenter le périmètre d’actions des vétérinaires sanitaires. Les OVVT permettent une gestion adaptée aux situations locales. Des questions restent en suspens : quels sont les moyens, quel est le budget ? Au niveau de la gouvernance sanitaire, de quels missions et moyens de fonctionnement disposent les OVVT ? Quelle place occupent les structures syndicales et autres organisations techniques vétérinaires ? Comment s’articulent les organismes à vocation sanitaire (OVS) et les OVVT ? Quel est le niveau opérationnel ?

La SNGTV a fait des propositions de groupe de travail et de pilotage.
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¹ Voir aussi pages 10 et 11 de ce numéro.

² Direction départementale (de la cohésion sociale) et de la protection des populations.