CAP douleur, d’une formation vers un réseau de compétences - La Semaine Vétérinaire n° 1671 du 22/04/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1671 du 22/04/2016

BIEN-ÊTRE ANIMAL

Pratique canine

L’ACTU

Auteur(s) : Ségolène Minster

La formation CAP douleur, organisée dans plusieurs villes de France, permet d’aborder de façon approfondie les dernières connaissances scientifiques sur la douleur et donne des outils pour les appliquer en clientèle. Elle est la première étape d’un projet plus vaste de création d’un réseau de praticiens intéressés par cette problématique.

Améliorer la prise en charge de toutes les douleurs et le bien-être animal, proposer une approche managériale au sein de la clinique et faire progresser la communication des vétérinaires sur la douleur auprès de la clientèle, afin de valoriser leurs actes, sont les objectifs de la formation CAP douleur, organisée pour la 4e année. Déclinée en deux niveaux, elle est ouverte à tout praticien désireux de mieux appréhender la douleur et de répondre à la demande de bien-être animal de sa clientèle.

Portée par Thierry Poitte, titulaire d’un diplôme interuniversitaire (DIU) prise en charge de la douleur et praticien à l’île de Ré, cette formation s’appuie sur les dernières avancées de la médecine humaine, des données de la médecine factuelle, ainsi que sur l’expérience du conférencier, qui propose une consultation douleur depuis 5 ans.

Une approche multimodale et individualisée

Face à l’arthrose, « il convient de raisonner le traitement en termes de phénotypes et de définir des sous-catégories cliniques homogènes », déclare Thierry Poitte, à l’occasion des sessions qui ont eu lieu à Paris en mars1. En effet, l’arthrose métabolique est liée aux adipokines qui dégradent le cartilage, l’os sous-chondral et la membrane synoviale. En médecine humaine, des chirurgies bariatriques (interventions sur l’estomac pour agir sur l’obésité) ont permis de diminuer l’allodynie et l’hyperalgésie, donc la sensibilisation centrale, chez les sujets obèses arthrosiques. Ici, la priorité est la réduction pondérale. L’arthrose post-traumatique ou post-dysplasique appelle quant à elle une correction chirurgicale, une stabilisation articulaire, une rééducation fonctionnelle de qualité et des injections intra-articulaires de plasma riche en plaquettes. La qualité de vie d’un animal âgé arthrosique peut être améliorée par des apports alimentaires en oméga 3, des chondroprotecteurs, des antioxydants et parfois des antidépresseurs. Lors d’arthrose, « il convient également de sélectionner la thérapie selon les mécanismes de douleur sous-jacents : douleurs mécaniques, inflammatoires, neuro pathiques et/ou centrales ». Concernant ces deux dernières, il est nécessaire de renoncer aux stratégies conventionnelles du plus faible au plus fort analgésique pour prescrire des anti-épileptiques et des anti NMDA (acide N-méthyl-D-aspartique). La recherche de thérapeutiques complémentaires actuelles (acupuncture, physiothérapie, ostéopathie, etc.) ou futures (biothérapies) respecte le principe de l’analgésie multimodale. Devant cette affection chronique, il convient enfin de nouer une relation client de qualité, fondée sur l’alliance thérapeutique, clé d’une meilleure observance.

Une approche managériale

Les sessions de formation incluent également la mise en place d’une organisation interne (vétérinaire et ASV référents douleur) au sein de la clinique et des modules de faire-savoir à l’intention de la clientèle.

1 Prochaines dates : Annecy (Haute-Savoie), 19 mai ; Nantes (Loire-Atlantique), 27 mai ; Avignon (Vaucluse), 15 juin.

LA VOLONTÉ DE CONSTITUER UN RÉSEAU

CAP douleur vise aussi à fédérer les cliniques qui ont fait de la prise en charge de la douleur une priorité, avec un label en attestant la réalité et une plateforme d’échange sur Internet. Prévu pour le mois de mai, ce projet comprendra une bibliothèque analgésique, des outils numériques d’évaluation de la douleur, des outils de formation continue (MOOC, SPOC1, cas cliniques interactifs, gestes techniques, etc.), un forum, des passerelles de transversalité avec la médecine interne, la cancérologie, la chirurgie, la physiothérapie et aussi la médecine humaine. Des études cliniques sur la douleur pourront aussi être menées. « Bien-être animal, concurrence paravétérinaire dans les médecines dites alternatives, baisse du nombre de chiens, hausse du nombre de chats, avec un panier moyen plus faible, animaux vieillissants, contexte réglementaire, etc., de nombreux facteurs conjoncturels invitent à s’intéresser à la prise en charge de la douleur, et la consultation douleur permet de voir un animal convalescent chronique plus fréquemment », souligne Thierry Poitte.

1 Massive Online Open Course, Small Private Open Course.

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