Un cas d’ESB classique confirmé dans les Ardennes

Jamais deux sans trois, dit-on. Après la fièvre catarrhale ovine et l’influenza aviaire, voilà l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) qui repointe son nez. Une vache de race salers a été confirmée positive par le laboratoire européen de référence, le 23 mars dernier, dans les Ardennes. Il s’agirait d’un cas d’ESB classique, comme lors de la crise de la vache folle des années 1990. Cet animal, mort après une chute dans l’élevage, a été testé, comme l’impose la réglementation sur tous les animaux morts de plus de 5 ans envoyés à l’équarrissage. Un contrôle est également obligatoire à l’abattoir sur les bovins âgés de plus de 12 ans.

Coup de massue pour l’élevage, qui compte 400 bovins. Un arrêté portant déclaration d’infection est paru dès le 23 mars. Les animaux de la cohorte qui ont vu le jour entre avril 2010 et avril 2012 sont identifiés, ainsi que les veaux nés de la vache infectée depuis mars 2013 : ils seront abattus d’ici fin avril. Cela va concerner un peu moins de 60 animaux présents dans l’élevage, et une quarantaine qui ont été vendus. L’éleveur sera indemnisé, mais cela n’effacera pas le traumatisme lié à la détection de cette affection.

Des cas sporadiques “hyper naïfs”

Les cas détectés sur des animaux nés depuis le 1^er janvier 2001 sont dits “hyper naïfs”, car leur naissance intervient après la date d’interdiction totale des farines de viande et d’os chez les animaux de rente.

Il s’agit du second cas d’ESB “hyper naïf” français : en 2010, une vache blonde d’Aquitaine née en 2004 avait été confirmée positive dans les Landes, après une suspicion clinique. L’hypothèse d’une exposition inopinée à des aliments contaminés avait alors été retenue, car l’animal avait été élevé dans la zone géographique à risque d’ESB de la dernière cohorte de naissance ayant précédé le renforcement des mesures de prévention contre cette maladie (matériaux à risque)¹.

Deux cas ont été détectés en Europe en 2015, l’un en Irlande en juin (découvert après la mort de l’animal dans la ferme) et l’autre fin septembre au pays de Galles, sur des animaux nés respectivement en 2010 et 2011. Malgré des enquêtes épidémiologiques, l’origine de ces cas n’a pas été identifiée, les deux troupeaux ont été abattus, et il n’y a pas eu d’autre cas avéré.

L’origine du cas ardennais fera l’objet d’investigations dans les prochaines semaines. Il s’agit de retracer le parcours alimentaire et familial de la vache, en remontant jusqu’en 2011, année de sa naissance.

• 1 Agence française de sécurité sanitaire des aliments, saisine n° 2010-SA-0021.

• 1 Instruction technique DGAL/SDSSA/2016-246 du 24/3/2016.