Les affections de l’appareil reproducteur du chinchilla - La Semaine Vétérinaire n° 1668 du 01/04/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1668 du 01/04/2016

SYNTHÈSE

Pratique canine

FORMATION

Auteur(s) : Julien Goin

Fonctions : Praticien à la clinique
de Charbonnière
à Saint-Jean-de-Braye (Loiret).

Chez le chinchilla, les affections de l’appareil reproducteur de la femelle sont principalement représentées par les infections utérines et les dystocies. Chez le mâle, la constriction de la base du pénis par la formation d’anneaux de poils est le principal trouble rencontré.

Rappels anatomo-physiologiques

Chez le chinchilla mâle, le pénis possède un os pénien. Il est replié au repos au sein d’un fourreau, et peut être extériorisé par pression pendant l’examen clini?que. Il n’existe pas de vrai scrotum, mais deux sacs scrotaux, ou sacs post-anaux, situés à proximité de l’anus. Comme chez les autres rongeurs, les testicules sont de grande taille et peuvent migrer entre ces sacs et l’abdomen via un large canal inguinal.

Chez le chinchilla femelle, l’orifice urinaire et l’orifice vaginal sont distincts. Il existe deux cols utérins, deux cornes utérines et trois paires de glandes mammaires : deux thoraciques et une inguinale. La durée moyenne de gestation est de 111 jours et le nombre moyen de nouveau-nés par portée est de un à deux.

Le critère de sexage le plus fiable, quel que soit l’âge, est la distance anogénitale : longue chez le mâle, courte chez la femelle.

Infections utérines

Les endométrites et les pyomètres sont d’origine bactérienne. Ils se traduisent généralement par une vulve ouverte avec un écoulement mucoïde, mucopurulent ou hémorragique, qui peut entraîner une souillure de la région anogénitale. L’animal peut présenter une anorexie et un abattement aigu, ou un abattement modéré, ou encore un comportement anormal. La palpation abdominale peut révéler un utérus hypertrophié.

Le diagnostic est réalisé par imagerie médicale, l’échographie étant à privilégier à la radiographie en raison de sa meilleure sensibilité. En cas de doute sur la nature de l’écoulement, l’examen cytologique permet de différencier une endométrite ou un pyomètre d’une période d’œstrus, pendant laquelle un écoulement vaginal mucoïde est présent.

Le traitement de choix est l’ovario-hystérectomie. Le mode opératoire est identique à celui utilisé chez les carnivores domestiques : abord ventral par la ligne blanche, ligature simple des pôles vasculaires ovariques, ligature transfixiante réalisée sous les deux cols utérins et exérèse de l’ensemble ovaires-utérus. Lors d’endométrite modérée chez un animal en bon état général, une antibiothérapie systémique peut être tentée, de préférence en s’appuyant sur les résultats d’un examen bactériologique avec antibiogramme. Le pronostic dépend de l’état général et de la présence éventuelle de complications (sepsis, cétose, lipidose hépatique).

Dystocies

Les dystocies sont généralement secondaires à la présence d’un fœtus unique de grande taille ou à la présentation anormale d’un ou de plusieurs fœtus. L’inertie utérine est également rapportée.

Les dystocies se traduisent par une vulve très ouverte, avec fréquemment un écoulement de liquide allantoïque ou mucohémorragique. L’animal est agité, émet des plaintes et prête une attention constante à sa région anogénitale. Un fœtus peut apparaître coincé au niveau de la vulve.

L’examen radiographique permet de connaître le nombre, la taille, le positionnement des fœtus et la présence éventuelle d’anomalies. L’examen échographique permet de connaître la viabilité des fœtus.

Le traitement de choix est la césarienne. Le mode opératoire est identique à celui utilisé chez les carnivores domestiques. En cas de lésion utérine, ou pour éviter les récidives chez les femelles de faible valeur reproductrice, l’ovario-hystérectomie est à privilégier. L’intervention chirurgicale doit être immédiate pour toute femelle dont le travail excède quatre heures. En cas de dystocie sans complication et secondaire à l’obstruction d’un fœtus dans la filière pelvienne, une traction de ce dernier à l’aide d’un petit forceps peut être réalisée. En cas d’inertie utérine sans complication et sans cause obstructive identifiée, un traitement médical à base d’ocytocine (0,5 à 1 UI/kg par voie sous-cutanée, SC) et de gluconate de calcium (25 à 50 mg/kg SC, à administrer dilué) peut être tenté.

Autres affections chez la femelle

La mort fœtale peut être secondaire à différentes causes infectieuses et non infectieuses. Elle se traduit communément par une résorption, une momification, une rétention fœtale ou un avortement. Les fœtus incomplètement résorbés, retenus ou momifiés prédisposent à long terme à une stérilité, une endométrite ou un pyomètre. Un cas de gestation ectopique a été décrit. Plusieurs cas d’embolie trophoblastique, découverts fortuitement à l’autopsie, ont été décrits, sans signification clinique.

En ce qui concerne les tumeurs, elles sont généralement rares chez le chinchilla. Toutefois, plusieurs cas de léiomyosarcomes utérins ont été décrits.

Fur ring chez le mâle

L’accumulation de poils et/ou de smegma entre le pénis et le fourreau est fréquente chez le chinchilla. Elle entraîne la formation d’un anneau de poils (fur ring), qui peut entraîner un paraphimosis, avec éventuellement une douleur, un engorgement du pénis et/ou une obstruction urinaire. Cette affection touche les mâles isolés comme les mâles reproducteurs. Les individus se toilettant excessivement ou présentant des troubles urinaires sont prédisposés. Le traitement repose sur le retrait de l’anneau de poils à l’aide d’une petite pince ou d’un coton-tige humidifié. En cas de paraphimosis, un traitement topique hydratant permet d’éviter la dessication du pénis. En cas d’infection suspectée ou visible (tel qu’un abcès préputial), une antibiothérapie topique et systémique est prescrite. En prévention, le pénis doit être systématiquement vérifié à chaque consultation pour dépister et retirer précocement ces anneaux de poils.

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