Ceva poursuit sa course chez les grands

Dirigée par Marc Prikazsky depuis huit ans, Ceva, société indépendante détenue majoritairement par son management et ses salariés, maintient son rythme de croisière en multipliant en 15 ans sa taille par sept. Cette année encore, le laboratoire français est en pleine ascension. Avec un chiffre d’affaires (CA) de 857 millions d’euros en 2015, le groupe vétérinaire libournais affiche sa bonne santé en devenant le numéro sept au classement mondial des laboratoires vétérinaires. L’entreprise a détaillé, le 7 mars dernier, ses perspectives et confirme de grandes ambitions pour 2020.

Bientôt numéro un français

Avec des ventes qui connaissent une croissance à deux chiffres, Ceva sera, d’ici la fin de l’année, le numéro un français sur le marché vétérinaire. En effet, le groupe est sur le point de dépasser Virbac, qui a annoncé un CA de 852 millions d’euros en 2015. Le laboratoire poursuit sa croissance au rythme des acquisitions, en témoigne le rachat en 2016 de deux entreprises finistériennes. Ceva occupe déjà la troisième place mondiale en biologie aviaire. Cette opération va le positionner en leader mondial dans le domaine de l’automatisation et de la vaccination au couvoir dans l’œuf ou sur des poussins d’un jour.

Devenir un leader mondial

Aujourd’hui, le groupe français confirme sa volonté de devenir une référence incontournable dans le monde vétérinaire d’ici 2020, en atteignant le top 5 des grands laboratoires mondiaux. L’entreprise est déjà implantée dans 44 pays et ils sont plus de 110 à commercialiser ses produits. La machine Ceva poursuit son expansion à l’international avec l’acquisition du laboratoire vétérinaire indien Polchem, spécialisé dans les secteurs avicole et laitier et connu pour ses compléments alimentaires et désinfectants. Les vaccins aviaires et les produits ruminants de Ceva seront intégrés dans le porte?feuille produits de Polchem. « L’Inde est un pays bien trop stratégique pour qu’il soit ignoré », souligne Marc Prikazsky. Grâce à cette opération, le laboratoire met un pied dans le marché indien, premier producteur de lait au monde et cinquième pour la volaille, afin de booster ses ventes en Asie. La société précise toutefois que ses « fortes ambitions de développement à l’international ne sont en aucun cas synonymes de délocalisation ».

L’innovation, clé de la réussite

Marc Prikazsky reconnaît que l’innovation est la clé de réussite d’une entreprise saine. En 2016, le groupe prévoit de consacrer plus de 10 % de son CA à la recherche et au développement, avec une approche « une seule santé ». Il sera réparti à parts égales entre la pharmacie et la biologie, afin de lancer de nouveaux produits. Il se concentrera particulièrement sur la filière volaille et la production laitière, à l’image du lancement, cette année, d’Amodip® et de Velactis®. Le premier produit, destiné à traiter l’hypertension féline, représente, selon Ceva, « une réelle avancée, car auparavant, les vétérinaires se voyaient obligés de prescrire un médicament destiné à l’homme ». Le second a été conçu pour faciliter la gestion du tarissement chez les vaches laitières. Ces deux nouveautés pourraient conforter la place du laboratoire sur le marché.

L’accent sera également mis sur le contrôle des zoonoses. Le groupe souhaite développer des solutions vaccinales pour prévenir les maladies telles que la grippe aviaire, contre laquelle il a lancé le vaccin Vectormune® AI. Le laboratoire a par ailleurs annoncé avoir signé, avec le gouvernement américain, un contrat de 100 millions d’euros de doses de vaccins contre la grippe aviaire. De même, Ceva veut lutter contre la fièvre Q en Europe et, dans cet objectif, a développé Covexac®, un vaccin dit “en phase 1” utilisé en prévention. La société a annoncé, en parallèle, un investissement de 80 millions d’euros pour la modernisation de ses principaux sites de production situés à Laval (Mayenne), Libourne (Gironde) ou encore Loudéac (Côtes-d’Armor), mais aussi aux États-Unis, en Hongrie et en Chine.