Pourquoi vous êtes-vous engagé dans une association liée au monde animal ?

Une manière pour moi d’agir

JEAN-CLAUDE BROCHARD (L 66) Vétérinaire retraité.

Même en retraite, je m’implique dans des associations liées à la profession vétérinaire. Je pense que c’est un état d’esprit. Ayant pris conscience très tôt que l’investissement de chacun au sein de la profession était indispensable à son évolution, j’ai œuvré au sein du syndicat, au conseil régional de l’Ordre, au conseil d’administration de l’école vétérinaire. Cela demande du temps, et parfois d’aménager sa façon de travailler. J’ai dû employer un assistant pour pallier mes absences. Aujourd’hui, en plus d’être engagé auprès des anciens élèves de Lyon et dans le fonds de dotation Catherine Fleury, je suis bénévole de l’Association centrale d’entraide vétérinaire (ACV). Elle a été fondée au xix^e siècle afin d’aider les confrères en difficulté, à l’époque où l’aide sociale et médicale n’existait pas. Ses objectifs ont depuis évolué. Outre les actions d’aide aux personnes âgées ou aux confrères qui font face à de graves accidents de la vie, notre association forte de 2 000 membres aide particulièrement les étudiants boursiers. Les écoles nous transmettent les dossiers des étudiants en difficulté financière et nous les aidons grâce à un complément de bourse durant toutes leurs études. Malheureusement, nous peinons de plus en plus à recruter de jeunes confrères prêts à s’impliquer.

Il est important d’être acteur de son métier

SAMUEL VIDAL (L 94) Directeur adjoint Biovivo à VetAgro Sup.

Bien comprendre toute la réglementation, connaître les dernières avancées scientifiques, rencontrer des confrères du même domaine que le nôtre, cela fait partie de notre travail. S’investir dans l’Association française des sciences et techniques de l’animal de laboratoire (Afstal) était donc pour moi une évidence. Depuis 42 ans, cette association professionnelle d’environ 600 membres (vétérinaires, chercheurs et techniciens) est un lieu d’échange et de partage d’expérience pour mettre en œuvre les bonnes pratiques dans le domaine de la recherche animale. Nous faisons partie d’un réseau européen qui œuvre à harmoniser les pratiques européennes dans l’utilisation des animaux de laboratoire. Nous organisons un congrès par an et éditons une revue pour nos membres. L’implication des vétérinaires est devenue obligatoire dans les laboratoires qui utilisent des animaux pour la recherche, il importe donc que notre profession s’engage pour faire évoluer l’éthique et les pratiques. Deux fois par an, la commission vétérinaire de l’association se réunit pour des formations cliniques et techniques, où nous étudions des cas concrets. Ce sont des rencontres très intéressantes, qui sont incontournables pour se former et avoir un réseau.

Faire changer les comportements

YANN LAIZEAU (N 97) Vétérinaire libéral à Orléans (Loiret).

Vet’eau Pêche existe depuis 2007 et compte aujourd’hui une trentaine de membres. Comme son nom ne l’indique pas, nous ne sommes pas un club de pêcheurs, mais une association de protection et de sauvegarde du milieu aquatique. À l’origine, elle a été fondée par des vétérinaires pêcheurs à la mouche, amoureux des rivières. Depuis, des non-pêcheurs ont rejoint les troupes. Nous nous engageons contre certains projets néfastes aux écosystèmes aquatiques, tels que décharges ou barrages mal conçus. Nous répondons aux enquêtes publiques en tentant de proposer des solutions intelligentes qui puissent satisfaire toutes les parties. Nous essayons aussi de faire changer les comportements en incitant les gens à consommer des espèces provenant de la pêche durable. Avec peu de succès pour l’instant, nous voudrions inciter les fabricants de pet food vétérinaire à utiliser dans leurs produits du poisson pêché durablement. Nous nous réunissons une fois par an lors d’un week-end convivial au bord d’une belle rivière. Le reste du temps, un noyau dur s’implique pour faire avancer les projets, répondre aux enquêtes publiques, communiquer. Cela me prend le temps que je trouve à y consacrer, souvent tard le soir, mais c’est ainsi que je peux apporter ma goutte d’eau à l’océan.