Premiers résultats de l’UMT Sanivol sur la qualité sanitaire en élevage avicole

L’unité mixte technologique (UMT) Sanivol a été créée en 2009 à Ploufragan (Côtes-d’Armor), dans le cadre d’un partenariat entre l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). Son programme de recherche et développement porte sur l’impact des systèmes d’élevage sur la santé et la qualité sanitaire des produits avicoles. L’objectif de cette unité est de travailler à l’optimisation de la maîtrise sanitaire dans les élevages avicoles, afin de garantir à la fois la qualité sanitaire des produits pour le consommateur, et la santé des travailleurs et des animaux. Les résultats obtenus au cours de ses cinq premières années d’existence ont été présentés lors des journées de la recherche avicole et palmipèdes à foie gras à Tours, en mars dernier.

Qualité sanitaire des produits

Concernant le risque pour le consommateur, l’UMT Sanivol s’est intéressée en premier lieu à la contamination environnementale des élevages par Clostridium botulinum, responsable du botulisme aviaire, une zoonose. Dans les élevages étudiés, la clostridie a été retrouvée principalement dans les bâtiments et à leurs abords, ainsi que dans l’eau de boisson, et notamment dans les circuits de ventilation et les canalisations d’eau. Ainsi, afin de mieux prévenir la maladie ou de décontaminer les élevages atteints, le conseil doit porter sur le contrôle et l’hygiène de ces principaux sites à risque identifiés, ainsi que sur la lutte contre les insectes, qui constitueraient un réservoir de la bactérie.

En second lieu, une enquête menée en 2011 montre que les niveaux de contamination des œufs et des viandes par les retardateurs de flamme bromés (RFB) sont très faibles. Ces derniers, qui confèrent une propriété ignifuge aux matériaux, sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens pour les animaux et l’homme. Des recherches complémentaires sont envisagées.

Santé des travailleurs

Sanivol a poursuivi les travaux menés par l’Anses depuis 2002 sur la santé respiratoire des travailleurs, dans un premier temps en élevages de poules pondeuses (étude Airpoul), puis en couvoirs de volaille de chair (Aircouv) et de palmipèdes (Palmicouv). Ces structures sont, en effet, susceptibles de générer des troubles respiratoires en raison de leur confinement dans un air chargé en ammoniac, en poussières et en aérosols riches en bactéries, en virus ou en champignons. Les deux tiers des éleveurs interrogés ont rapporté souffrir de symptômes respiratoires pouvant être liés à leur travail, à type notamment de bronchite chronique. Les études montrent que le risque d’inhalation de poussières est plus élevé dans les élevages au sol, comparativement aux cages, surtout au moment du changement des litières (Airpoul), ainsi que lors de l’éclosion et du tri des poussins pour les accouveurs (Aircouv). Le port d’un masque est vivement conseillé. Les professionnels plébiscitent cette démarche de prévention des risques sanitaires au travail.

Santé des animaux

Des études sont en cours concernant la caractérisation de l’état de santé des animaux en relation avec leurs conditions d’élevage. La santé digestive est notamment identifiée comme à l’origine du principal trouble sanitaire des poulets de chair biologiques. La biosécurité, l’aménagement des parcours ou le type de bâtiment, ainsi que le bien-être des animaux influencent ce facteur. Cependant, des études plus générales sont requises pour confirmer ces données.

En élevage de poulets de chair, la santé du poussin d’un jour est considérée comme le paramètre essentiel de la maîtrise sanitaire. Les conditions de transport, l’impact de l’élevage des reproducteurs sur la santé de leur descendance, les modalités et le temps de stockage des œufs avant incubation et les modes de démarrage à l’élevage font partie des nouveaux critères étudiés.

Enfin, concernant la lutte contre l’antibiorésistance en aviculture, Sanivol s’inspire des travaux initiés dans les autres filières afin de répondre aux attentes fixées par le plan ÉcoAntibio 2017. Ainsi, des données sont collectées en élevage pour déterminer le niveau d’usage des antibiotiques, comme cela est réalisé en cuniculture. De plus, le risque de dissémination des résidus d’antibiotiques, de plasmides ou de gènes de résistance dans l’environnement des élevages est évalué, à l’image de ce qui est pratiqué en pisciculture.