Première édition de la Lekkarod

La Lekkarod est une course de chiens de traîneau de moyenne distance qui s’est déroulée du 23 au 31 janvier sur trois sites, en Savoie : Bessans, Valloire et Les Saisies. Les étapes réparties sur neuf jours étaient une première, alors que l’édition “test” de 2015 n’avait duré que trois jours à l’Alpe d’Huez. « La spécificité de la Lekkarod repose sur le choix de pistes sécuritaires, adaptées à la pratique du sport de traîneau, qui cherchent à éviter les descentes raides, responsables de problèmes d’épaules chez les chiens », explique Delphine Clero, notre consœur de l’équipe vétérinaire en charge du suivi de la course.

Des chiens croisés avec des races de chasse pour plus de vitesse

L’épreuve a rassemblé 250 chiens de races siberian husky, alaskan husky et eurohoud (croisement braque, pointer et greyhound). Le siberian husky, populaire pour son aspect, est un très bon athlète sur des distances importantes. Il fait preuve d’une grande endurance, mais manque de rapidité. Les alaskan huskys, croisements de siberian huskys avec des chiens de chasse, sont plus rapides, mais aussi davantage liés à l’homme. Cette race rassemble des chiens d’apparences diverses, sélectionnés uniquement sur leurs performances physiques. Ils sont moins résistants au froid, mais cela ne pose pas de problèmes sous nos latitudes.

Une équipe vétérinaire à disposition 24 h/24

L’équipe vétérinaire de la course est composée de huit personnes, dont six praticiens menés par Dominique Grandjean et Delphine Clero de l’unité de médecine sportive canine d’Alfort, ainsi que d’une auxiliaire vétérinaire et d’une étudiante, tous bénévoles. La team véto dispose d’un camping-car qui rend les vétérinaires opérationnels 24 h/24. Dans ce véhicule se trouvent les analyseurs biochimiques et hématologiques. Excepté les praticiens d’astreinte du camping-car, le reste de l’équipe est disponible à partir de 7 heures du matin ou plus tôt si le départ est de bonne heure, ainsi qu’après les étapes. Au besoin, une motoneige permet de se déplacer pour prendre en charge un équipage sur la piste.

Des soins fondés sur la physiothérapie

Les soins reposent essentiellement sur des techniques de physiothérapie. Les vétérinaires apprennent aux mushers à préparer leurs chiens à l’effort et surtout à gérer la récupération post-course. « Les animaux ont besoin d’éliminer les déchets après l’effort, cela passe par une récupération active qui permet de réoxyder l’acide lactique en glycogène », explique Delphine Clero. L’équipe soignante insiste donc auprès des meneurs pour qu’ils fassent marcher leurs chiens, en laisse ou en liberté, après les étapes. Des conseils personnalisés sont également fournis en fonction des difficultés rencontrées (courbatures, gestion sanitaire, reconnaissance des blessures, etc.). Un autre rôle de la team véto est de sensibiliser au dopage qui peut résulter de l’automédication, notamment avec la phytothérapie (l’harpagophytum, par exemple, est considéré comme un dopant chez le cheval).