L’alimentation du cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1661 du 12/02/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1661 du 12/02/2016

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Éric Touzaint*, Marine Neveux**

Fonctions :
*Président du Club de nutrition équine français.
Article rédigé d’après une présentation faite lors des
équirencontres Merial-Avef au Salon du cheval de Paris,
le 5 décembre 2015.

Créé en 1994, le Club de nutrition équine français (Cnef) a pour objectif de promouvoir la nutrition équine. Il regroupe neuf marques de fabricants français qui ont la volonté de participer à l’élaboration de projets et de processus en faveur de la sécurité alimentaire et à la sensibilisation des utilisateurs d’aliments (éleveurs, propriétaires, vétérinaires, cavaliers, etc.). Le club traite des questions spécifiques à la nutrition équine avec les partenaires de la filière et noue des contacts avec la recherche et les écoles d’ingénieurs (écoles vétérinaires et d’ingénieurs, Institut national de la recherche agronomique, etc.).

Les aliments élaborés

Le président du Cnef, Éric Touzaint, rappelle qu’un aliment élaboré est un mélange de plusieurs ingrédients résultant de procédés technologiques. Les proportions sont définies pour obtenir une formule homogène et équilibrée pour une espèce et un stade physiologique donnés. L’homogénéité compte pour beaucoup dans les procédés, qui sont de différentes formes :

– la granulation est le procédé le plus classique et le plus vendu en France : les matières premières sont nettoyées, triées, broyées, pesées, mélangées et pressées à haute température avec les autres ingrédients (vitamines, minéraux et additifs), pour obtenir des aliments concentrés homogènes.

– Avec le floconnage, la différence se situe surtout au niveau du traitement des céréales : d’abord la cuisson, ensuite la graine est aplatie entre deux cylindres, enfin les flocons sont refroidis et séchés. La particularité de la technique est de rompre la chaîne de l’amidon et de rendre les céréales plus digestes.

– L’extrusion est fondée sur la chaleur et sur un jeu de pressions, qui permettent une plus grande gélatinisation de l’amidon. Ce procédé va plus loin que les deux autres. À la sortie de l’appareil, les ingrédients gonflent avec la diminution de la pression. Cette réaction est également causée par l’évaporation des cellules végétales. L’intérêt est aussi de pouvoir intégrer des pourcentages de lipides plus élevés que sur des granulés qui seraient trop friables. Les formules obtenues sont ainsi plus élaborées.

Sécuriser la fabrication

Le Cnef et les syndicats de l’alimentation animale1 ont créé l’association Oqualim, qui régit le Guide de bonnes pratiques de la fabrication des aliments composés pour animaux (toutes espèces). C’est un référentiel de 134 exigences. Font notamment l’objet d’une surveillance : les métaux lourds, les mycotoxines, l’absence de caféine, de théobromine ou encore de théophylline (contenue dans le café, le cacao, le guarana, le maté, etc.). L’atropine et la scopolamine sont particulièrement difficiles à surveiller car elles sont issues de plantes parasites (datura, belladone et jusquiame), qui poussent dans des champs cultivés. Il convient aussi de veiller à l’absence de bufoténine, de méthylbufoténine, de diméthyltryptamine (pouvant provenir des roseaux) et de morphine (dans la luzerne, surtout déshydratée, bien que ces problèmes doivent être résolus dans les luzernes “garanties cheval”).

La charte qualité Cnef a débouché sur le socle technique de nutrition équine, qui oblige à un audit annuel par des personnes extérieures.

Les étiquettes d’aliments sont mises en place par la Commission européenne. Le numéro de lot sert à assurer la traçabilité des produits. La date limite d’utilisation optimale figure sur les sacs.

La praticité

Le premier atout des aliments élaborés est leur simplicité, car ils offrent une facilité d’approvisionnement qui évite les problèmes de stockage. Les aliments peuvent être stockés en sac, en big bag, dans des cartons ou en vrac pour les grosses écuries. Cela permet un gain de temps et, potentiellement, des économies.

Un autre avantage important est de pouvoir apporter une multitude d’ingrédients. Même s’il convient, bien entendu, de toujours complémenter en foin.

La formulation permet de s’adapter à chaque cheval en fonction de sa physiologie. Ces animaux ont un petit estomac, donc il est nécessaire de leur fournir la bonne alimentation sans apporter de grosses rations.

L’innovation portée par ces produits est liée aux connaissances sur la physiologie et sur la digestion, qui ont permis de progresser.

  • 1 Coop de France nutrition animale et le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia).

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