Une perruche ondulée atteinte de gale du bec

Cas clinique

Une perruche ondulée (Melopsittacus undulatus), mâle, d’âge inconnu, est présentée en consultation en raison de la présence de croûtes au niveau du bec et de la tête. L’oiseau vit en cage, sans congénère. Le propriétaire mentionne que la dermatose non prurigineuse est présente depuis l’adoption. Aucun traitement n’a été mis en place. L’examen clinique général ne révèle pas d’anomalie. Les lésions dermatologiques, essentiellement des croûtes, sont réparties sur et autour du bec et sur les canthi internes. Le reste du corps est alésionnel. Les hypothèses étiologiques sont une gale du bec et, dans une moindre mesure, une papillomavirose (qui se traduit par la formation de papillomes cutanés), ainsi qu’une psittacine beak & feather disease (PBFD, ou “maladie du bec et des plumes”, caractérisée par leur malformation, avec chute du plumage). Une série de raclages cutanés, réalisée sur différentes zones lésées, montre la présence de nombreux parasites du genre Cnemidocoptes spp., vraisemblablement C. pilae. La gestion de la dermatose repose sur l’administration d’un traitement acaricide jusqu’à obtention de la guérison clinique. Ce traitement peut être administré par voie topique, orale ou parentérale. Afin de faciliter l’observance, des applications locales, sur le sommet du crâne de l’oiseau, de sélamectine en spot on (Stronghold® chiots-chatons 15 mg, 6 mg/kg) sont prescrites tous les 15 jours pendant 2 mois, conduisant à une guérison clinique.

Discussion

La gale du bec est une dermatose fréquemment décrite chez les perruches, les canaris et certaines espèces de perroquets. Elle se caractérise par des lésions croûteuses et prolifératives. Ces lésions siègent sur le bec et la tête mais peuvent aussi atteindre les membres (pattes et extrémités des ailes), ainsi que les conduits auditifs. Cnemidocoptes pilae est un parasite permanent chez l’oiseau et l’infestation peut se faire à partir de squames. Il fait partie des sarcoptidés au même titre que Cnemidocoptes mutans et Cnemidocoptes laevis, agents de la gale des pattes et de la gale déplumante chez les galliformes. Cnemidocoptes laevis peut parfois atteindre aussi les columbiformes, les psittacidés et les fringillidés. Le diagnostic est essentiellement clinique et est confirmé par l’observation au microscope du produit de raclages cutanés dans lequel les parasites sont abondants. Le traitement fait habituellement appel à des acaricides, tels que l’ivermectine, la sélamectine ou la moxidectine, qui peuvent être utilisés par voie topique, orale ou parentérale. Ce traitement est répété, en général, toutes les 2 semaines jusqu’à disparition des lésions. Parmi les traitements topiques, les spot on sont plus efficaces et plus pratiques que les crèmes et autres liquides nécessitant des applications souvent plus fréquentes, sources de stress chez les oiseaux.

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• Zsivanovits P., Monk D. A practitioner’s guide to common dermatoses in birds. In Practice. 2005;27:363-367.