Monique Eloit encourage l’expertise - La Semaine Vétérinaire n° 1658 du 22/01/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1658 du 22/01/2016

VœUX DE L’OIE

Actu

ÉVÉNEMENT

Auteur(s) : Marine Neveux

La nouvelle directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a présenté ses vœux à la presse, le 13 janvier. L’occasion d’aborder les défis phares en matière de santé animale.

L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) travaille essentiellement autour de quatre piliers, qui structurent la santé animale : l’élaboration de normes internationales, la collecte des informations sanitaires, qui aide aussi les pays à prendre les mesures de précaution nécessaires, l’expertise scientifique et la solidarité entre les pays membres pour notifier et améliorer leur situation économique. « Notre activité a aussi une vocation humaine et sociale », a rappelé Monique Eloit, la nouvelle directrice générale de l’organisation, lors de ses vœux du 13 janvier dernier.

En 2015, les mandats de l’ensemble des structures de l’OIE ont été renouvelés, et le sixième plan stratégique 2016-2020 a été adopté. « Ce plan stratégique s’inscrit dans une vision qui s’attache à contribuer à la prospérité économique du secteur de l’élevage des pays, essentielle au développement social, durable des populations les plus défavorisées. » Le concept d’“une seule santé” est aussi en exergue, avec la contribution à la protection de l’environnement et de la biodiversité. « Nous avons pour ambition de pouvoir conforter notre présence et notre leadership. »

L’OIE bénéficie de l’appui de ses 180 pays membres, mais aussi d’un réseau de laboratoires et de centres de référence (environ 300). Ces derniers travaillent bénévolement : ils reçoivent et traitent gratuitement des prélèvements provenant de pays qui ne peuvent gérer eux-mêmes les analyses, apportant leur concours au pilier de solidarité. Au-delà des contributions statutaires de pays, il existe aussi des donateurs qui soutiennent l’OIE.

Science et transparence

L’utilisation de nouvelles technologies, d’experts, l’élaboration de standards et de statuts sanitaires officiels sont également des bases sur lesquelles s’appuie l’organisation. « Il convient de pouvoir s’ouvrir à d’autres horizons en matière de technologie, mais aussi de science. On le voit avec l’exemple du climat : on ne peut pas dissocier les maladies vectorielles des changements de climat », a poursuivi Monique Eloit. Il y a une valence science sociale qui mériterait d’être intégrée. « Il faut que nos normes soient de qualité et élaborées. »

Consolider les partenariats

L’OIE va s’employer à accentuer les partenariats lancés avec les douanes, l’environnement, la santé humaine, etc. « Il existe déjà 71 partenariats qui doivent revitaliser et développer l’expertise et les sciences nouvelles. »

Les discussions sur l’antibiorésistance sont bien avancées : un partenariat a été établi et permet de travailler plus facilement de conserve avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a publié son plan d’action mondial de lutte contre l’antibiorésistance. « L’entente avec l’OMS sur les sujets où nous nous croisons est excellente. Nous pouvons parler d’une seule voix », s’est félicitée la directrice générale.

La rage est un exemple de zoonose qu’il est possible d’éradiquer car les outils existent, mais les moyens, la volonté et la capacité de mettre en place la vaccination manquent. Cette maladie est surtout présente en Asie et en Afrique. 70 000 personnes en meurent encore chaque année dans le monde. « Un travail important a été développé avec l’OMS : des outils de communication, des ateliers en associant le travail des services vétérinaires, de santé, mais aussi des municipalités en charge des animaux errants afin de contribuer à l’avertissement des professionnels de santé. Lorsque l’on initie ce genre d’ateliers, on suscite l’intérêt. » Une appropriation de terrain est essentielle pour que chaque mission ne soit pas « seulement un one shot ».

Le travail à long terme est intéressant. Les banques de vaccins jouent un rôle essentiel. Concernant la rage, à ce jour, l’OIE a pu fournir plus de 13 millions de doses de vaccins, dont près de la moitié est achetée par l’OMS pour les programmes menés en Afrique et en Asie. La fièvre aphteuse, c’est aussi plus de 3 millions de doses de vaccins fournies en Asie ; la peste des petits ruminants, 14 millions de doses données en Afrique.

L’information pour mieux réagir

En outre, « la communication doit être adaptée à la cible », a expliqué le directeur général adjoint de l’OIE, Brian Evans. Le système mondial d’information zoosanitaire Wahis (pour World Animal Health Information System) y contribue fortement. Son interface web permet notamment un libre accès aux données disponibles sur les maladies animales, zoonoses comprises, présentées par pays, par région, par mois ou par année. D’autres renseignements y figurent également, comme la population animale et les capacités matérielles et humaines des services vétérinaires ou des laboratoires. Ces informations peuvent être utilisées par les différentes communautés pour mieux comprendre et mieux réagir face aux maladies animales et connaître leurs impacts économique et en santé humaine.

« Un travail important de collecte d’information est nécessaire pour pouvoir informer autour de soi. Les différents acteurs doivent avoir les moyens et la capacité de le mener », a renchéri Monique Eloit, qui prône un soutien durable et dans le temps, en précisant : « Nous ne nous contentons pas de recevoir les informations officielles. Nous surveillons aussi les remontées d’informations, de la presse locale, des vétérinaires praticiens. Et, à chaque fois, nous nous retournons vers les services officiels, nous creusons l’information. »

PVS pathway

Le PVS pathway est un processus d’évaluation des services vétérinaires. L’OIE s’investit également dans le domaine de l’enseignement. Sur 180 pays membres, 128 sont impliqués dans ce processus, dont le Canada, l’Union européenne et la Chine. « Sans service de santé structuré et pérenne, on ne peut pas gérer durablement des situations sanitaires », constate Monique Eloit. Il existe, par exemple, des programmes particuliers d’aide à la législation vétérinaire.

Plusieurs événements et conférences animeront l’année 2016, dont la session générale de l’OIE à Paris, du 22 au 27 mai prochains, ou encore la troisième conférence sur le bien-être animal, qui sera inaugurée à Mexico en décembre.

MONIQUE ELOIT, NOUVELLE DIRECTRICE GÉNÉRALE

Notre consœur Monique Eloit (A 81) succède à Bernard Vallat (T 71) à la tête de l’OIE pour un mandat de cinq ans. Elle occupait, jusqu’alors, le poste de directrice générale adjointe de l’organisation, depuis son arrivée en 2009.

Diplômée d’Alfort, elle intègre la fonction publique d’État en 1982 en qualité de vétérinaire inspecteur. En 1992, elle a la responsabilité du lancement du programme de vaccination orale des renards contre la rage, qui conduira, en quelques années, à l’éradication de la maladie en France. Toujours dans les années 1990, elle exerce la fonction d’adjointe au sous-directeur de la santé animale et de la protection des animaux et celle d’adjointe au chef de service de la qualité alimentaire et des actions vétérinaires et phytosanitaires.

Au début des années 2000, Monique Eloit est nommée directrice de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). En 2005, elle est directrice générale adjointe de l’alimentation, chef des services vétérinaires français et déléguée auprès de l’OIE, faisant face à des crises sanitaires comme la grippe aviaire, la fièvre aphteuse et la fièvre catarrhale ovine.

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