Les élevages de palmipèdes en stand-by pour plusieurs mois - La Semaine Vétérinaire n° 1658 du 22/01/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1658 du 22/01/2016

INFLUENZA AVIAIRE HP

Actu

Auteur(s) : Nathalie Devos

Le ministère de l’Agriculture a décidé d’imposer des vides sanitaires prolongés et progressifs afin d’assainir la filière palmipède, la plus touchée par la maladie.

Non, il n’y aura pas d’abattage massif préventif de tous les palmipèdes en cours d’élevage dans la zone sud-ouest afin d’éradiquer la propagation de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), comme une rumeur circulant depuis plus d’une semaine le laissait envisager. C’est ce qu’a indiqué le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt à l’issue d’une réunion1, le 14 janvier, où étaient présents des membres de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cnopsav) et des professionnels concernés.

Gel de la production

En revanche, les élevages d’oies et de canards situés dans la zone concernée par la maladie devront “geler” leur production (une première en France) jusqu’à environ la fin du premier semestre. Concrètement, il a, en effet, été décidé qu’à partir du 18 janvier dernier, des procédures de vide sanitaire et de nettoyage/désinfection seront mises en place progressivement d’ici au mois d’avril2, dans 18 départements du Grand Sud-Ouest : Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Ariège, Aveyron, Haute-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot, Corrèze, Haute-Vienne, ainsi que certaines communes de l’Aude, du Cantal et de Charente.

Les élevages de palmipèdes ne pourront plus accueillir de nouveaux canetons et oisons, afin de créer un vide sanitaire d’environ au moins deux mois pour repartir dans des conditions sanitaires sécurisées pour l’automne 2016. Cette mesure a été officialisée par un arrêté ministériel paru au Journal officiel le 16 janvier2. Pour les autres espèces de volailles (poules, dindes, pintades), les préfets auront, par ailleurs, la possibilité d’interdire la mise en place de nouveaux animaux dans les élevages ne pouvant prouver que les procédures sanitaires prévues (nettoyage, désinfection, vide sanitaire) ont été respectées.

Pourquoi les palmipèdes ?

Contrairement à d’autres espèces, chez les palmipèdes (canards et oies), la maladie s’exprime peu, cliniquement parlant, rendant sa propagation plus facile via les mouvements des volatiles et les activités humaines. Par ailleurs, 42 % des élevages de palmipèdes contrôlés dans la zone sud-ouest se sont révélés positifs au virus hautement pathogène.

En outre, dans un avis rendu le 14 décembre dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) estimait qu’en l’état actuel des connaissances les deux hypothèses les plus probables sur l’origine de l’infection sont la circulation chez les volailles d’IA faiblement pathogènes (FP) ayant muté en HP chez ces oiseaux (dont les palmipèdes), et moins probablement, la circulation dans l’avifaune d’IAFP ayant muté en HP chez les volailles.

À l’heure où nous mettions sous presse, 69 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène pour les volailles avaient été détectés dans huit départements du Sud-Ouest de la France.

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES

Selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), les mesures de lutte d’urgence contre l’influenza aviaire hautement pathogène vont coûter de 250 à 300 millions d’euros à la filière du foie gras en France. Les conséquences économiques concernent, bien entendu, les éleveurs, mais aussi l’ensemble des maillons de la filière (couvoirs, fabriques d’aliments, abattoirs, ateliers de transformation, etc.). Sans compter les embargos, plus ou moins larges, sur les produits avicoles français, décrétés par une quinzaine de pays, dont le Japon, premier importateur mondial de foie gras.

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