Une résurgence du virus, dont la diffusion est inexorable - La Semaine Vétérinaire n° 1657 du 15/01/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1657 du 15/01/2016

FIÈVRE CATARRHALE OVINE

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

L’Anses a été saisie en novembre dernier sur plusieurs points relatifs à la FCO, notamment sur la question de l’origine de l’épizootie de 2015.

L’origine de l’épizootie de fièvre catarrhale ovine est une résurgence, le virus ayant très probablement circulé à bas bruit ces dernières années. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a en effet exclu1 toute autre origine possible : la souche virale est la même que celle qui a atteint la France à partir de 2006, et le sérotype 8 du virus n’est signalé nulle part ailleurs dans le monde. Même la faune sauvage a été innocentée, malgré quelques réserves concernant les populations de cerfs.

L’origine serait donc le maintien d’une circulation virale discrète dans une population bovine partiellement immunisée, qui aurait éventuellement pu être mise en évidence par la surveillance programmée dont c’était l’objectif.

Respecter les programmes de surveillance

L’agence pointe des manquements dans les opérations de surveillance (mauvais choix des animaux prélevés, erreurs d’identification, défaut de transmission des données entre les différents acteurs), qui peuvent expliquer l’absence de détection du virus, d’autant plus que l’expression clinique apparaît très fruste au vu du faible nombre de cas cliniques déclarés depuis septembre.

Le protocole de surveillance programmée mis en place depuis 2013 consistait à effectuer tous les ans un nombre défini (15) de contrôles sérologiques sur des bovins âgés de plus de 6 mois et de moins de 2 ans dans chaque département, un critère d’âge pertinent afin de sélectionner des animaux naïfs et n’ayant pas été vaccinés. Le rapport de l’Anses indique que cela n’a pas été le cas : certains animaux testés étaient soit plus âgés, soit parfois trop jeunes. L’agence indique aussi que l’analyse des résultats sérologiques des seuls animaux remplissant le critère d’âge montrerait que 4 % ont été testés positifs en 2014, une proportion trop élevée pour s’expliquer seulement par des faux positifs, avec notamment plusieurs cas au sein d’un même département, actuellement situé en zone réglementée.

Une progression inexorable dès le printemps

Les augures ne sont pas en faveur d’un arrêt de la diffusion de la maladie en 2016. L’agence apparaît, en cela, assez pessimiste. Elle considère que « la progression de l’infection par le biais des culicoïdes infectés est inexorable, y compris hors de la zone réglementée » en absence de moyens de lutte suffisants. Elle indique que la vaccination individuelle des animaux devant quitter la zone réglementée réduit la probabilité de transmission liée aux mouvements d’animaux, mais n’a pas d’effet sur la diffusion par les culicoïdes infectés.

Elle considère aussi que la fusion des zones de restriction et de protection au sein d’une seule zone réglementée, sans restriction de mouvements d’animaux, constitue un risque de diffusion supplémentaire vers la zone indemne. L’agence confirme et répète certaines conclusions formulées en 2010 et en 2009 par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) au sujet des moyens de lutte, et ne propose pas de méthode de désinsectisation plus efficace que ce qui est déjà recommandé. Une vaccination généralisée, obligatoire, des bovins et des ovins, serait un moyen de prévenir une résurgence, vaccination qu’il faudrait effectuer durant au moins « trois années de suite, dont deux après la démonstration de l’arrêt de la circulation virale ». En l’absence de vaccination répétée et généralisée, la maladie demeurera enzootique en France.

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