Les centres hospitaliers vétérinaires se fédèrent autour d’un syndicat - La Semaine Vétérinaire n° 1657 du 15/01/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1657 du 15/01/2016

INSTANCES REPRÉSENTATIVES

Actu

Auteur(s) : Valentine Chamard

Créé en novembre dernier, le Syndicat national des centres hospitaliers vétérinaires (SNCHV) s’est donné pour mission de parler d’une même voix de leur vision de la profession et des problématiques propres à l’exercice dans ce type de structure. Son président, Jean-Philippe Corlouer, explique la vocation de cette entité.

Pourquoi créer un syndicat dédié aux CHV ?

Jean-Philippe Corlouer : Il existe aujourd’hui neuf CHV1 agréés par l’Ordre, tous motivés par l’excellence dans l’exercice de l’art vétérinaire. Or chacun d’entre eux est confronté à des contraintes de fonctionnement spécifiques, liées à cette catégorie de structure, en particulier sociales (contraintes de personnel, service continu, etc.). Il était donc justifié qu’une instance représentative soit créée pour parler d’une voix unique et pour exposer leurs problématiques auprès de la profession et de ses instances.

Quelles sont les missions du SNCHV, outre celle de porte-parole des CHV ?

J.-P. C. : Les confrères exerçant dans les CHV ont des responsabilités envers les usagers, en tant que maillon final d’une chaîne de soins. Il importe donc que les relations entre structures se fassent en parfaite harmonie. Les échanges avec l’ensemble des confrères sont incontournables et nous nous devons d’expliquer le fonctionnement de cette chaîne de soins, qui bénéficie à tous : vétérinaire référent, CHV, propriétaire et animal. Une décrispation autour du référé est nécessaire, des incompréhensions perdurant. Au final, ce travail main dans la main ne peut qu’améliorer l’image de la profession.

Que pensent les CHV de l’ouverture des structures aux capitaux extérieurs ?

J.-P. C. : Par leur taille, les CHV sont des cibles privilégiées des fonds d’investissement qui s’intéressent à notre profession. Or, à l’image de ce qui s’observe en biologie humaine, le risque de se voir dépossédé de son outil de travail existe. La profession doit donc être vigilante et il importe que cette menace soit évoquée auprès de nos instances, ce dont se chargera le SNCHV.

Quelles sont les premières actions mises en place par le syndicat ?

J.-P. C. : Nous avons rencontré Michel Baussier, président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV), qui a réservé un accueil bienveillant à notre démarche d’interlocuteur unique pour tous les CHV. Par ailleurs, le nouveau Code de déontologie, s’il tire la profession vers le haut, présente des aspects mal adaptés. Nous avons, par exemple, eu un échange constructif avec l’Ordre sur la carence en spécialistes en France, qui empêche les CHV de recruter les confrères avec les diplômes requis par cette appellation dans les délais imposés. Nous avons ainsi demandé un délai supplémentaire pour nous adapter, faute de quoi cinq des neuf CHV perdront leur appellation d’ici à fin mars, ce qui aurait des conséquences délétères pour la profession. Mais en aucun cas nous ne remettons en cause le cahier des charges du Code de déontologie.

Quel est le rôle des CHV dans la formation des confrères ?

J.-P. C. : Les CHV s’inscrivent dans le compagnonnage à la française et, s’ils ne sont pas les seuls à se préoccuper de la formation des jeunes diplômés et résidents, ils sont bien placés pour en parler. Les “internats privés” représentent une première marche vers la spécialisation européenne. Le SNCHV a donc un rôle à jouer pour promouvoir la formation postuniversitaire et la spécialisation, via notamment des collaborations avec les écoles vétérinaires.

  • 1 Frégis à Arcueil (Val-de-Marne), Nordvet à La Madeleine (Nord), LorraineVet à Ludres (Meurthe-et-Moselle), Vet 24 à Marcq-en-Barœul (Nord), Massilia à Marseille (Bouches-du-Rhône), Les Cordeliers à Meaux (Seine-et-Marne), Atlantia à Nantes (Loire-Atlantique), Pommery à Reims (Marne) et Saint-Martin à Saint-Martin-Bellevue (Haute-Savoie).

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