La WSAVA publie un nouveau guide de recommandations

Le guide, téléchargeable sur le site de l’Association vétérinaire mondiale pour les animaux de compagnie (WSAVA)¹, propose une nouvelle approche, davantage fondée sur l’evidence-based medicine. Outre des tableaux récapitulatifs des protocoles vaccinaux et des monographies des maladies infectieuses du chien et du chat, cette version inclut une centaine de questions-réponses qui aideront le praticien à choisir ses protocoles, faits scientifiques à l’appui, ainsi qu’à communiquer avec les propriétaires.

Primo-vaccination du chiot et du chaton

La WSAVA définit des vaccins essentiels, dont tout animal devrait bénéficier, afin de garantir l’immunité collective et de prévenir la survenue d’une épizootie. Il s’agit de maladies sévères, mortelles et ubiquitaires. Pour les chiens, il s’agit des vaccins qui protègent contre la maladie de Carré, l’hépatite de Rubarth et les variants du parvovirus canin de type 2. Les chats ont pour vaccins essentiels ceux qui protègent contre le parvovirus, le calicivirus et l’herpèsvirus-1 félins. Comme l’immunité maternelle peut largement interférer avec les vaccins administrés aux chiots et aux chatons, l’injection multiple de doses de vaccins est recommandée à partir de 6 à 8 semaines, avec la dernière dose de la primo-vaccination à l’âge de 16 semaines au moins. Le premier rappel a lieu entre 6 et 12 mois d’âge. Dans un contexte financier restreint, l’administration unique de vaccins essentiels du chien devrait avoir lieu après les 16 semaines de l’animal.

Protocoles vaccinaux chez l’adulte

Par la suite, la WSAVA recommande une utilisation parcimonieuse des vaccins. L’avènement de tests sérologiques rapides, à réaliser en clinique, offre l’opportunité de contrôler la séroconversion à la suite d’une primo-vaccination, la séro?protection chez les adultes. Les vaccins essentiels ne devraient pas être administrés plus souvent que tous les trois ans après le premier rappel chez le chien, parce que la durée d’immunité induite de ces vaccins vivants est de plusieurs années, voire de la durée de vie de l’animal. Une immunité de meilleure qualité ne peut être obtenue par des injections répétées, mais les vétérinaires doivent s’attacher à augmenter le taux d’animaux vaccinés, afin d’améliorer l’immunité collective. La baisse de la charge vaccinale sur l’animal permet de limiter les potentiels effets secondaires liés à la vaccination, ainsi que le coût pour les propriétaires. Ceci ne doit pas remplacer le bilan annuel de santé, pendant lequel d’autres vaccins choisis selon les contraintes de l’environnement dans lequel évolue l’animal peuvent être administrés. C’est le cas de la vaccination contre la toux du chenil pour les animaux vivant en collectivité. Les vaccins qui protègent contre les affections bactériennes (leptospirose, bordetellose et borréliose) induisent une immunité de plus courte durée.

L’état de l’art de la prévention du fibrosarcome félin

Les recherches actuelles ne prescrivent pas de site d’injection préférentiel afin de prévenir l’apparition du fibrosarcome lié au site d’injection. Seul consensus, celui-ci devrait être modifié chaque année et être situé dans une zone où la résection d’un éventuel fibrosarcome est possible. La WSAVA préconise l’utilisation de vaccins sans adjuvants, dans la mesure du possible. La vaccination contre la rage et la leucose en zone interscapulaire est à prohiber et les deux vaccins ne peuvent être mélangés. Dans tous les cas, les bénéfices de la vaccination dépassent de loin le risque de fibrosarcome : les recherches actuelles estiment la prévalence du fibrosarcome félin lié au site d’injection à 1pour 5 000 à 12 500 chats vaccinés.

Le guide sera disponible en français prochainement. Toute liberté est laissée au praticien dans le choix et l’utilisation des vaccins (excepté pour la rage, dont le protocole est réglementé au niveau national). Le guide se veut une ressource fiable pour l’utilisation rationnelle et durable des vaccins dans un contexte épidémiologique et un marché des vaccins évolutifs.

• 1 http://bit.ly/1Pnv1ED.