Les différents impacts de la densité de poulets en élevage - La Semaine Vétérinaire n° 1654 du 11/12/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1654 du 11/12/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Lorenza Richard*, Alassane Keïta**

Fonctions :
*Anses, service Seleac à Ploufragan (Côtes-d’Armor)

La densité de poulets de chair dans le bâtiment d’élevage a une incidence significative sur le poids à l’abattage, les lésions de pododermatite et les rejets environnementaux, comme le confirme une étude présentée lors des journées de la recherche avicole en mars dernier, à Tours.

Bien-être animal

Les impacts économique, environnemental et sur le bien-être animal ont, en effet, été étudiés pour trois densités différentes de poulets de chair standards (Ross PM3) du même âge : 15, 21 et 26 animaux par m2. Ils ont été élevés dans des salles identiques et dans les mêmes conditions d’ambiance et d’alimentation (des abreuvoirs et mangeoires supplémentaires ont été ajoutés dans la salle où la densité est la plus forte pour respecter les normes d’élevage).

Le poids moyen final est inversement proportionnel à la densité d’animaux. Il est ainsi respectivement de 1 956, 1 875 et 1 801 g à l’abattage (32 jours d’âge) pour 15, 21 et 26 animaux par m2. Aucune différence significative n’est notée concernant l’indice de consommation : la différence de poids s’explique par une diminution de la consommation d’aliment (respectivement de 3 101, 2 941 et 2 908 g par animal), en raison sans doute d’une moindre accessibilité de la mangeoire dans le groupe de plus forte densité.

Le taux de mortalité est significativement plus élevé dans la salle où la densité est la plus forte (6 %) par rapport aux deux autres (4,4 %).

Le taux de pododermatite, relevé le 28e jour de croissance, augmente progressivement avec la densité, avec un score de 1,6, 1,9 et 2,1 sur 31. La différence n’est significative que pour le groupe de plus faible densité par rapport aux deux autres : l’état des pattes est meilleur dans ce groupe. Cela proviendrait de la qualité de la litière et notamment de sa teneur en azote.

Aucune diminution du poids du foie et de la bourse de Fabricius, considérée comme un témoin de stress physiologique, n’est notée. En revanche, le taux de glutathion peroxydase, enzyme qui intervient dans la défense antioxydante de l’organisme, diminue au fur et à mesure que la densité augmente.

Environnement et économie

Les taux d’azote et de phosphore dans le fumier sont également plus importants dans le groupe où la densité est la plus forte. Ce dernier rejette en effet, respectivement, 3,5 et 33 % plus d’azote, ainsi que 9,6 et 36 % plus de phosphore par kg de poids vif, en comparaison avec le groupe dont la densité est de 21 poulets par m2 et celui où elle est la plus faible.

Toutefois, le gain économique net est quasi nul pour le groupe de 15 animaux par m2 (0,06 €/m2/lot). En effet, le poids vif total abattu à surface d’élevage constante est bien plus élevé dans le groupe de 26 animaux par m2 par rapport au groupe de densité minimale (12 877 kg contre 8 553 kg), malgré le taux de mortalité. De plus, la consommation de gaz propane est inversement proportionnelle à la densité, car les besoins de chauffage diminuent avec le nombre d’animaux dans le bâtiment. Cependant, le gain est également moins important dans le groupe de plus grande densité (1,62 €/m2/lot) par rapport à celui qui comporte 21 poulets par m2 (1,85 €/m2/lot), en raison des charges. Ces gains sont faibles du fait des hypothèses de calcul utilisées dans cette étude, avec les charges de structure d’un bâtiment neuf.

Ainsi, le groupe de plus faible densité est celui qui respecte le mieux le bien-être animal en termes de pododermatites, de défense antioxydante et d’accès à l’alimentation, ainsi que l’environnement, en termes de rejets d’azote et de phosphore. Toutefois, le groupe qui comporte 21 poulets par m2 est, dans les conditions de cette étude, celui qui réalise le meilleur compromis entre le bien-être animal, les rejets environnementaux et les résultats économiques. Le groupe de plus forte densité réalise les moins bons résultats et le niveau obtenu en fin d’élevage est de 44 kg/m2, ce qui dépasse la densité maximum prévue par la directive 2007/43/CE (42 kg/m2).

  • 1 Selon la méthode de notation d’Algers B, Berg C. Monitoring animal welfare on commercial broiler farms in Sweden. Acta Agric. Scand. 2004;A51 (Suppl. 30):88-92.

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