Les algues, une ressource renouvelable riche de bienfaits

Créé en 1995, Olmix fonde son développement sur des éléments naturels et des ressources nationales : les oligoéléments, les argiles (dont la montmorillonite produite en France) et, surtout, les algues bretonnes, moteur le plus récent et porteur d’innovation du groupe. De quatre personnes à sa création, Olmix Group en compte aujourd’hui environ 420. Basé en Bretagne, à Bréhan, il possède 21 établissements répartis dans le monde entier et commercialise ses produits dans une centaine de pays. L’export représente environ 80 % de son chiffre d’affaires (CA), la France seulement 20 %, avec une répartition de son CA à plus de 60 % pour les produits dédiés aux animaux, tandis qu’un tiers concerne les plantes (stimulants foliaires, activateurs de sols) et une petite fraction de production de matières premières est destinée à un usage chez l’homme (épaississants naturels, par exemple).

Immunité, efficacité alimentaire et confort digestif

Chez les animaux, Olmix développe une gamme divisée en trois axes, avec des produits d’hygiène pour leur environnement, des additifs alimentaires et des compléments visant à « améliorer l’écosystème interne des animaux ». La gamme s’adresse à toutes les espèces, et après un travail par fonctionnalité (immunité, bien-être digestif, efficacité alimentaire), un développement par espèce est en cours d’élaboration.

À la suite du succès rencontré par un produit destiné à l’environnement des animaux (le Mistral®, pour l’hygiène des litières), le fondateur du groupe, Hervé Balusson, s’est tourné vers une ressource bretonne, les algues marines, et a réussi notamment le pari de transformer les algues vertes, plus connues pour leurs effets négatifs, en produit à valeur ajoutée. Le dépôt de brevet de l’Amadéite® en 2004, qui associe argile et polysaccharide d’algue (c’est, par exemple, le matériau constitutif du MT.X+®, un capteur de mycotoxines) marque le choix du groupe de se tourner vers l’utilisation des algues, avec une montée en puissance progressive, qui se traduit par un CA de 7 millions d’euros en 2004, 56 en 2012 (avec le lancement de la gamme animaux) et plus de 80 en 2015. Les travaux en recherche et développement se poursuivent et occupent 12 % de l’effectif d’Olmix et 6 % de son CA.

Développer la filière algues

Olmix, c’est aussi une vision intégrée de la filière algues, de la récolte au consommateur. Le groupe est impliqué dans la mise au point de méthodes de récolte et de procédés d’extraction des polysaccharides actifs, notamment au travers du projet Ulvans, depuis 2012, qui associe cinq entités : trois entreprises privées et deux organismes de recherche (l’université de Bretagne-Sud et le Centre national de la recherche scientifique de Mulhouse, dans le Haut-Rhin) travaillant conjointement sur l’algue, de la récolte au produit fini. La mise au point de méthodes pour extraire ces plantes, de procédés techniques et d’outils permettant leur utilisation découle notamment de ce projet, tout comme la création d’une bioraffinerie d’algues. Le développement stratégique se fait autour d’une alimentation durable, en valorisant les ressources renouvelables, comme les algues, et en améliorant l’environnement des plantes et des animaux – et ainsi celui de l’homme – et leurs écosystèmes internes et externes. Les gammes de produits s’inscrivent, en outre, dans la tendance à la réduction des antibiotiques, non pas en tant qu’alternative mais en prévention, pour réduire le risque d’infections et donc le besoin d’antibactériens. Le groupe teste la possibilité d’une production de viande sans antibiotique, en partenariat avec des éleveurs, des vétérinaires et des fabricants d’aliments. Car les seules algues ne peuvent tout faire : il s’agit de travailler ensemble pour améliorer le niveau technique des éleveurs et les conditions d’élevage. Un premier essai en production de poulet avec des agriculteurs bretons a été lancé en 2015, et va se poursuivre en production de dindes et de porcs. Il ne s’agit pas pour Olmix d’aller concurrencer ses clients, mais de montrer la validité du concept qu’il prône. Et pour compléter ses actions, la Breizh algae School a vu le jour en 2015 : elle permettra non seulement de former les équipes du groupe, mais aussi, pourquoi pas ?, de partager les connaissances acquises sur les algues.