La surveillance de la température corporelle, pour évaluer le stress du transport

Les changements de température corporelle ont été utilisés pour évaluer la pénibilité des transports dans un certain nombre d’espèces d’animaux d’élevage, y compris les moutons. Cependant, les manipulations liées à la mesure de la température rectale sont elles-mêmes une source de stress.

Les nouvelles technologies permettent d’évaluer la réponse thermique à court et à long terme en utilisant des techniques non invasives. Le but de cette étude1 était d’évaluer les changements de température corporelle chez le mouton adulte au cours du transport au moyen d’un enregistreur de données non invasif (iButton®). Quarante-huit brebis ont été transportées durant 29 heures, tandis que douze n’étaient pas soumises à ce déplacement et constituaient un groupe contrôle. La température de l’environnement (fermes et camions) et celle des animaux ont été évaluées avant le transport, pendant le chargement, lors du transport et au cours du déchargement, en continu, par le iButton®, durant la journée qui a précédé le voyage et le jour même. L’analyse statistique a montré des différences significatives entre le groupe contrôle et les brebis qui ont voyagé (p < 0,05), et l’influence des intervalles de temps (p < 0,05) sur la température corporelle. En particulier, une augmentation de la température du corps a été retrouvée chez les animaux au cours des premières heures de chargement, durant le transport et lors du déchargement. Après 8 heures de voyage, il est noté une différence significative de la température corporelle par rapport aux valeurs obtenues avant le départ. Toutefois, cette différence n’a pas été significative dans la dernière partie du transport (de la 25^e à la 29^e heure). La surveillance de la température du corps, la veille du départ, l’évaluation régulière des rythmes circadiens des brebis et le contrôle de la température de l’environnement sur le camion suggèrent que les changements de la température corporelle des brebis transportées devraient être imputés uniquement au transport. Celui-ci affecterait donc la température corporelle centrale des ovins. L’enregistreur de données par voie intravaginale paraît être un outil intéressant pour son suivi.

• 1 Conférence de Diego Magnani (Istituto Zooprofilattico Sperimentale dell’Abruzzo e del Molise, Italie) au 32^e Congrès mondial vétérinaire à Istanbul (Turquie), du 13 au 17 septembre 2015.