Physiopathologie et thérapeutique de l’arthrose : actualités et perspectives - La Semaine Vétérinaire n° 1653 du 04/12/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1653 du 04/12/2015

TRAITEMENT DE LA DOULEUR

Pratique canine

L’ACTU

Auteur(s) : Ségolène Minster

La prise en charge de l’arthrose inclut la modification de l’environnement et le traitement des troubles comportementaux associés, comme le stipule notre confrère Thierry Poitte, qui encourage aussi l’alliance thérapeutique avec le propriétaire.

Lors d’une soirée consacrée à l’arthrose, organisée par Hill’s, le 19 novembre, à Paris, notre confrère Thierry Poitte, praticien à l’île de Ré (Charente-Maritime), a présenté les actualités dans la prise en charge de l’arthrose du chien et du chat. L’arthrose est l’affection articulaire la plus fréquente chez les ani maux de compagnie. Si son développement reste un processus inéluctable, la prise en charge efficace de la douleur est à la portée de tout praticien. Elle repose sur une bonne connaissance de sa physiopathogénie et sur la personnalisation du traitement.

Une maladie pluritissulaire

L’arthrose ne se limite pas à une dégradation du cartilage articulaire. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) objective un œdème sous-chondral et un épanchement inflammatoire de la membrane synoviale, à l’origine du ressenti douloureux de l’articulation. La clinique doit intégrer les facteurs phénotypiques individuels, comme l’obésité, la vieillesse ou un traumatisme. En plus de modifier les contraintes biomécaniques sur les articulations, l’obésité est à l’origine d’une composante métabolique de l’arthrose et d’une hypersensibilisation centrale. L’expression des cytokines est modifiée, créant un état inflammatoire chronique. Les adipokines exercent un effet délétère sur le cartilage, l’os sous-chondral et la membrane synoviale.

Le compartiment articulaire n’est pas le seul site concerné

L’os sous-chondral présente des mécanorécepteurs, à l’origine de douleurs à l’effort. La membrane synoviale est pourvue de récepteurs sensibles aux modifications d’acidité, donc à l’inflammation, et responsables de douleurs au repos. Des ostéophytes, qui piègent les terminaisons nerveuses libres, sont la cause de douleurs neuropathiques. Par ailleurs, la douleur ressentie est modulée par les émotions. Les douleurs chroniques sont associées à l’insomnie, à l’anxiété et à la dépression, qui diminuent le seuil de nociception. Ainsi, « il n’y a pas de corrélation entre les entrées nociceptives (dégâts tissulaires et inflammation) et le niveau de douleur », souligne Thierry Poitte.

Une prise en charge globale est nécessaire

Il est pertinent de ralentir à long terme la dégradation du cartilage par l’administration de chondroprotecteurs. L’amélioration de l’environnement est à encourager. Des matelas à mémoire de forme, le fait de surélever la gamelle, le port d’une ceinture Back on track® en particules de céramique, qui maintient la chaleur, améliorent efficacement le confort de l’animal. « La physiothérapie peut apporter un vrai plus », ajoute Thierry Poitte. Elle se pratique par des exercices passifs (massages, mobilisation, étirements) et actifs « à faible impact » (hydrothérapie). Le laser, qui est d’un apprentissage facile, est peu chronophage et apporte des résultats intéressants : « Des animaux traités à raison d’une séance mensuelle pendant un an ont montré une amélioration significative de leurs scores de douleur », selon l’expérience du conférencier. Il associe des effets décontracturants, antalgiques et anti-inflammatoires. Localement, l’utilisation de plasma riche en plaquettes (PRP) améliore les propriétés viscoélastiques du liquide synovial et l’absorption des chocs par l’articulation. Enfin, Thierry Poitte conseille de prendre en charge les troubles comportementaux associés, afin de diminuer la perception des douleurs.

Établir une alliance thérapeutique avec le propriétaire

L’appréciation de la douleur s’appuie sur les troubles fonctionnels et comportementaux. Le vocabulaire du propriétaire est très informatif : une « décharge électrique » évoque une douleur neuropathique. L’application Dolodog1 permet la synthèse de ces données en interaction avec les propriétaires, dont l’adhésion est essentielle à la prise en charge d’un trouble chronique. De plus, il convient de leur donner des solutions pour faire face aux phases de douleur aiguë. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) restent incontournables. « La douleur chronique n’est plus un symptôme mais une maladie à part entière », rappelle Thierry Poitte.

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